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la saga de nial

comme le jour, et je ne manquerai pas de l’aider en quelque chose ».

Il s’en alla à Thorolfsfell avec ses fils, et là ils chargèrent du foin sur quinze chevaux, et sur cinq chevaux ils chargèrent des vivres. Njal vint à Hlidarenda et appela Gunnar au dehors. Gunnar lui fit très bon accueil. Njal dit : « Voici du foin et des vivres que je te donne. Et je veux que tu ne demandes jamais à d’autres qu’à moi, quand tu manqueras de quelque chose ». — « Tes dons sont les bienvenus, dit Gunnar, mais ton amitié, et celle de tes fils, vaut encore mieux pour moi ». Après cela Njal retourna chez lui. Et le printemps se passe.

XLVIII

Gunnar alla au ting cet été-là. Et beaucoup d’hommes de l’est, venant de Sida, reçurent l’hospitalité chez lui. Gunnar les pria d’être encore ses hôtes quand ils reviendraient du ting. Ils dirent qu’ils voulaient bien, et on partit pour le ting. Njal était au ting et ses fils aussi. Le ting se passa tranquillement.

Il faut maintenant revenir à Halgerd. Elle alla trouver Melkolf l’esclave : « J’ai pensé à une commission pour toi, lui dit-elle. Tu vas aller à Kirkjubae. » — « Et qu’ai-je à faire là ? » dit-il. — « Tu y voleras des vivres, de quoi charger deux chevaux ; tu ne manqueras pas de prendre du beurre et du fromage, après quoi tu mettras le feu à la cabane aux provisions : et chacun croira que cela est arrivé par négligence ; mais personne ne pensera qu’on est venu voler. » — L’esclave dit : « J’ai été un méchant homme ; mais je n’ai jamais été voleur. » — « Voyez le comble de l’impudence, dit Halgerd ; tu fais le bon homme, mais tu as été à la fois voleur et assassin ; et tu n’as pas autre chose à faire qu’à y aller, ou bien je te ferai tuer. » Il savait bien qu’elle ferait comme elle disait, s’il n’y allait pas ; il prit donc de nuit deux chevaux,