Page:La Saga de Nial, trad. Dareste, 1896.djvu/111

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
91
la saga de nial

leur mit des bâts, et partit pour Kirkjubae. Le chien n’aboya pas en le voyant, car il le reconnut, mais il courut à sa rencontre et lui fit bon accueil. Alors Melkolf alla vers la cabane et l’ouvrit, et chargea des vivres sur ses deux chevaux, après quoi il brûla la cabane et tua le chien.

Il revient, remontant la Ranga. Et voilà que la courroie de son soulier se rompt, il prend son couteau et la remet en état, et il laisse derrière lui son couteau et sa ceinture. Il continue sa route, et arrive à Hlidarenda. Alors il s’aperçoit qu’il n’a plus son couteau et il n’ose pas retourner en arrière. Il apporte les vivres à Halgerd. Et Halgerd se montre contente de son exploit.

Le matin, quand les hommes sortirent à Kirkjubæ, ils virent un grand dommage. On envoya un homme au ting pour le dire à Otkel ; car Otkel était au ting. Il prit bien le dommage et dit que cela était arrivé parce que le four était contre la cabane aux provisions : et tous croyaient aussi que c’était cela.

Et voici que les hommes quittèrent le ting et rentrèrent chez eux, et il en vint beaucoup à Hlidarenda. Halgerd apportait les vivres sur la table, et il arriva du beurre et du fromage. Gunnar savait qu’il n’y avait chez lui rien de semblable, et il demanda à Halgerd d’où cela venait. « L’endroit d’où cela vient est tel que tu peux t’en régaler, dit Halgerd ; au reste ce n’est pas aux hommes à s’occuper des provisions. » Gunnar entre en colère et dit : « Voilà qui va mal si je suis à présent un receleur de vols, » et il lui donna un soufflet sur la joue. Elle dit qu’elle lui ferait payer ce soufflet, si elle pouvait. Alors elle s’en alla, et lui avec elle ; on emporta tout ce qu’il y avait sur la table et on apporta de la viande. Et tous pensèrent qu’on l’avait apportée parce qu’on se l’était procurée de meilleure façon.

Et maintenant les gens du ting retournent chez eux.