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Page:La Saga de Nial, trad. Dareste, 1896.djvu/167

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la saga de nial

Hlidarenda avec le domaine, et Grani eut les terres données à bail.

Il arriva à Hlidarenda, qu’un berger et une servante conduisaient du bétail près du tombeau de Gunnar. Il leur sembla qu’il était joyeux, et qu’il chantait dans son tombeau. Ils allèrent le dire à Ranveig sa mère ; elle les envoya à Bergthorshval, dire la chose à Njal. Ils y allèrent, et Njal se le fit répéter trois fois. Après quoi il parla longtemps à voix basse avec Skarphjedin. Puis Skarphjedin prit sa hache et s’en alla avec les autres à Hlidarenda. Högni et Ranveig le reçurent très bien, et eurent grande joie de le voir. Ranveig le pria de rester longtemps, et il le promit. Lui et Högni étaient toujours ensemble, au dedans comme au dehors.

Högni était un homme vaillant et bon, mais méfiant, c’est pourquoi on n’avait pas osé lui dire le prodige.

Ils étaient tous deux dehors, un soir, Skarphjedin et Högni, près du tombeau de Gunnar, du côté du Sud. Il faisait clair de lune, et de temps en temps un nuage passait. Et voici qu’il leur sembla que le tombeau était ouvert, et Gunnar s’était tourné dans le tombeau et il regardait la lune. Ils crurent voir aussi quatre lumières allumées dans le tombeau, et aucune ne jetait d’ombre. Gunnar était gai, et la joie était peinte sur son visage. Il se mit à chanter, à voix si haute, qu’ils l’entendaient distinctement, quoiqu’ils fussent loin :

« Celui qu’on voyait dans le combat, la face brillante, et le cœur hardi, il est mort, le père de Högni, celui qui faisait pleuvoir les blessures. Quand, revêtu de son casque, il a pris ses armes pour combattre, il a dit : Plutôt mourir que céder, plutôt mourir que céder jamais. »

Et après, le tombeau se referma. « Croirais-tu cela, dit Skarphjedin, si d’autres te le disaient ? » « Je le croirais, dit Högni, si Njal me le disait ; car on dit