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Page:La Saga de Nial, trad. Dareste, 1896.djvu/195

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la saga de nial

Un jour les deux frères vinrent demander à Kari d’aller à Grjota. Kari dit qu’il aurait mieux aimé un autre voyage, mais qu’il irait, si c’était l’avis de Njal. Kari s’en va donc trouver Thrain. Ils parlent de l’affaire, et chacun l’envisage à sa façon. Kari revient, et les fils de Njal lui demandent ce qu’ils ont dit, lui et Thrain. Kari dit qu’il ne répétera pas leurs paroles : « Car je m’attends, ajoute-t-il, à ce qu’il vous les redise à vous-mêmes. »

Thrain avait dans son domaine seize hommes exercés aux armes ; huit d’entre eux le suivaient partout où il allait. Il était magnifique, et il chevauchait toujours vêtu d’un manteau bleu, et un casque doré en tête. Il tenait à la main sa lance présent du jarl, et un beau bouclier ; son épée pendait à sa ceinture. Il avait avec lui, dans toutes ses courses, Gunnar fils de Lambi, Lambi fils de Sigurd et Grani fils de Gunnar de Hlidarenda. Mais Hrap le meurtrier se tenait plus près de lui qu’eux tous. Hrap avait un serviteur nommé Lodin ; Lodin était aussi de la suite de Thrain, ainsi que son frère Tjörvi. C’étaient Hrap le meurtrier et Grani fils de Gunnar, qui voulaient le plus de mal aux fils de Njal et qui empêchaient qu’on leur offrît ni paix ni amende.

Les fils de Njal demandèrent à Kari de venir avec eux à Grjota. Il dit qu’il voulait bien : « Car il est bon, ajouta-t-il, que vous entendiez la réponse de Thrain. Ils se préparèrent donc, les quatre fils de Njal, et Kari le cinquième. Ils partent pour Grjota. Il y avait devant la maison un large porche, où nombre d’hommes pouvaient se ranger. Une femme qui était dehors les vit venir et le dit à Thrain. Il donna ordre à ses hommes de se mettre sous le porche et de prendre leurs armes. Ainsi firent-ils. Thrain était au milieu, devant la porte. À ses côtés se tenaient Hrap le meurtrier et Grani, fils de Gunnar, après eux Gunnar, fils de Lambi, puis Lodin et Tjörvi, puis Lambi fils de Sigurd, puis le reste ; car tous les hommes étaient à la maison.