Aller au contenu

Page:La Saga de Nial, trad. Dareste, 1896.djvu/196

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
176
la saga de nial

Skarphjedin et les siens s’avancent. Il vient le premier, puis Kari, puis Höskuld, puis Grim, puis Helgi. Et quand ils furent devant la porte, aucun de ceux qui étaient là ne leur fit de salut : « Soyons tous les bienvenus » dit alors Skarphjedin.

Halgerd était sous le porche, et elle parlait tout bas à Hrap : « Nul de ceux qui sont ici ne vous appellera bienvenus » dit-elle. — « Je me soucie peu de tes paroles, dit Skarphjedin, car tu n’es qu’une femme de rien et une prostituée. » Et Skarphjedin chanta.

« Tes paroles, femme couverte d’or, ne viennent pas jusqu’à nous, des guerriers tels que nous sommes ; je vais nourrir aujourd’hui les loups et les aigles. Tu n’es qu’une femme qu’on jette dans un coin, une coureuse, et une prostituée. Nous, quand nous courons la mer sur nos vaisseaux, nous sommes de la race d’Odin. »

« Tu me paieras cela avant de t’en retourner » dit Halgerd.

Alors Helgi prit la parole et dit : « Je suis venu te demander, Thrain, si tu veux m’offrir quelque dédommagement pour les maux que j’ai soufferts en Norvège à cause de toi. » Thrain répondit : « Je ne savais pas encore que toi et tes frères vous faisiez argent de votre bravoure. Jusqu’à quand allez-vous me réclamer cette amende ? » « Bien des gens sont d’avis que tu nous dois un accommodement, dit Helgi, car ta vie était en jeu alors. » « C’est la chance qui a décidé, dit Hrap, et ceux-là ont eu les coups qui devaient les avoir ; les mauvais traitements ont été pour vous, et nous nous en sommes tirés. » — Mauvaise chance pour Thrain, dit Helgi, d’avoir rompu sa foi envers le jarl, en se chargeant de toi. » « Ne vas-tu pas me réclamer une amende aussi ? dit Hrap ; je vais te payer de la bonne façon. » « Si nous avons des démêlés, dit Helgi, ce n’est pas toi qui en profiteras. » « Ne perds pas ton temps à parler à Hrap, dit Skarphjedin, change lui plutôt sa