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Page:La Saga de Nial, trad. Dareste, 1896.djvu/224

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la saga de nial

Thorunn et était fille de Thorstein, fils de Sigmund, fils de Gnupi le barde. Sa femme s’appelait Gudrid. Elle était fille de Thorkel le noir, du domaine de Hleidrar. Son frère était Orm Töskubak, père de Hlenni le vieux, de Saurbæ.

Thorkel et ses frères étaient fils de Thorir Snepil, fils de Ketil Brimil, fils d’Ornolf, fils de Björnolf, fils de Grim le barbu, fils de Ketil Hæing, fils de Halbjörn le sorcier, de Hrafnista.

Thorgeir habitait à Ljosavatn. C’était un grand chef, et le plus sage des hommes.

Les chrétiens dressèrent leurs huttes ; Gissur et Hjalti étaient dans la hutte de ceux de Mosfell.

Le jour d’après, les deux partis vinrent au tertre de la loi ; chacun des deux prit des témoins, le parti des chrétiens comme celui des païens, et déclara qu’il n’avait plus rien à voir avec la loi de l’autre parti ; et là-dessus il s’éleva au tertre de la loi une clameur si grande qu’on ne s’entendait plus parler. Alors on se sépara, et il semblait à tous que cela finirait mal.

Les chrétiens firent choix de Hal de Sida, pour leur donner une loi. Mais Hal vint trouver Thorgeir, Godi de Ljosavatn, qui avait été jusque-là l’homme de la loi, et il lui donna trois marcs d’argent, pour faire la loi. C’était une chose hasardeuse, car il était païen.

Thorgeir fut couché tout le jour. Il avait mis un manteau sur sa tête, en sorte que nul ne pouvait lui parler. Le jour suivant, les hommes allèrent au tertre de la loi. Thorgeir fit faire silence, et parla ainsi : « Il me semble que nos affaires seront en mauvaise passe si nous n’avons pas tous, une seule et même loi. Si la loi est rompue en deux, la paix aussi sera rompue ; et il n’y aura pas moyen de vivre ainsi. C’est pourquoi je demande à tous, chrétiens et païens, s’ils veulent prendre pour leur loi celle que je vais dire ». Ils dirent tous que oui. Il répondit qu’il voulait avoir leur serment, et des gages qu’ils le tiendraient. Ils dirent que oui encore, et des gages furent donnés.