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Page:La Saga de Nial, trad. Dareste, 1896.djvu/225

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la saga de nial

« Voici, dit alors Thorgeir, le commencement de notre loi. Tous seront chrétiens dans le pays, et croiront en un seul Dieu, père, fils, et saint esprit ; ils renonceront au culte des idoles, ils n’exposeront plus leurs enfants, et ils ne mangeront plus de viande de cheval. On mettra hors la loi ceux qui auront fait ces choses, si cela est certain ; s’ils l’ont fait en secret, on ne les inquiètera pas ». Mais ces coutumes païennes disparurent entièrement à peu d’années de là ; et il ne fut plus permis de faire ces choses, ni en secret, ni à découvert.

Il dit encore qu’on garderait les dimanches et les jours de jeûne, le jour de Noël et le jour de Pâques, ainsi que toutes les grandes fêtes. Les païens furent d’avis qu’on les avait grandement trompés. Mais la foi n’en était pas moins introduite dans la loi, et tous les hommes du pays faits chrétiens.

L’affaire étant ainsi terminée, les gens quittèrent le ting.

CVI

À trois années de là, voici ce qui se passa au Ting de Tingskala. Amundi l’aveugle, fils d’Höskuld, fils de Njal, était venu au ting. Il se fit amener parmi les huttes, et vint à celle où était Lyting de Samstad. Il se fit conduire dans la hutte, jusqu’à l’endroit où Lyting était assis. « Lyting de Samstad est-il ici ? » demanda-t-il. « Oui, dit Lyting ; que me veux-tu ? » « Je veux savoir, dit Amundi, quel prix tu veux me payer pour le meurtre de mon père. Je suis un fils bâtard, et je n’ai point reçu d’amende ». — « J’ai payé pour ton père l’amende entière, dit Lyting ; c’est le père de ton père qui l’a reçue, et ses frères ; mais pour le meurtre de mes frères il n’a rien été payé. Si j’ai mal fait, on m’a traité bien durement ». — « Je ne te demande pas, dit Amundi, ce que tu as payé aux autres. Je sais que vous avez fait la paix. Je te demande ce que tu me paieras à moi ». — « Rien du