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Page:La Saga de Nial, trad. Dareste, 1896.djvu/227

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la saga de nial

il ne me semble plus que ce soit le même. Je suis allé à Hvitanes, et là j’ai vu beaucoup d’emplacements de huttes, et le sol tout remué. Je suis allé aussi au ting de Tingskala, et là j’ai vu toutes nos huttes mises à bas. Que signifient toutes ces choses étranges ? » « On a établi de nouveaux Godords, répondit Mörd, et un cinquième tribunal, et il y a des gens qui se sont séparés de mon ting, pour aller joindre le ting d’Höskuld. » « C’est mal me remercier, dit Valgard, du Godord que je t’ai transmis, que de te conduire si lâchement. Je veux que tu les en punisses de telle sorte qu’ils y trouvent tous leur mort. Il faut pour cela, à force de paroles mensongères, amener les fils de Njal à tuer Höskuld. Ceux qui auront à le venger sont nombreux, et les fils de Njal périront dans cette querelle. » « Ce n’est pas facile » dit Mörd. « Je vais te dire comment il faut t’y prendre, répondit Valgard. Tu vas inviter chez toi les fils de Njal, et tu les renverras avec des présents. Mais tu ne commenceras tes histoires que lorsqu’il y aura une grande amitié entre vous, et qu’ils se fieront à toi comme à eux-mêmes. C’est ainsi que tu te vengeras de Skarphjedin pour l’argent qu’il t’a forcé de lui donner après la mort de Gunnar. Quand tous ceux là seront morts, tu pourras devenir un chef. » Et ils convinrent que Mörd agirait selon ce conseil.

« Je voudrais, mon père, dit Mörd, te voir recevoir la foi, car tu es vieux. » « Je ne veux pas, dit Valgard ; tu devrais plutôt la rejeter, et nous verrions ce qui s’ensuivrait. » Mais Mörd dit qu’il ne ferait pas cela. Valgard brisa devant Mörd toutes les croix et autres choses saintes. Peu après, il tomba malade et mourut, et il fut déposé dans un tertre.

CVIII

À quelque temps de là, Mörd vint à Bergthorshval trouver Skarphjedin. Il leur donna, à lui et à ses frères, beaucoup de belles paroles ; il parla tout le