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Page:La Saga de Nial, trad. Dareste, 1896.djvu/226

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la saga de nial

tout » dit Lyting. « Je ne peux pas croire, dit Amundi, que cela soit juste devant Dieu, quand tu m’as frappé si près du cœur. Mais voici tout ce que je puis le dire : si j’avais mes deux yeux, il me faudrait une de ces deux choses : ou l’amende, ou mort d’homme. Que Dieu juge entre nous ». Et il sortit. Mais comme il était à la porte de la hutte, il se retourna vers l’intérieur ; et voici que ses yeux s’ouvrirent. « Loué sois-tu, dit-il, Dieu mon Seigneur ; je vois maintenant ce que tu veux ». Il rentre en courant dans la hutte, arrive devant Lyting et lui porte un si grand coup de hache sur la tête, que la hache s’y enfonça jusqu’au manche, après quoi il la retira. Lyting tomba la face en avant : il était mort sur le coup.

Amundi retourne vers la porte pour sortir. Comme il arrivait à l’endroit où ses yeux s’étaient ouverts, voici qu’ils se refermèrent, et il resta aveugle tout le temps qu’il vécut.

Après cela, il se fit conduire vers Njal et ses fils. Il leur dit le meurtre de Lyting. « On ne peut pas t’imputer ceci à mal, dit Njal, car de telles choses sont écrites à l’avance ; et quand elles arrivent, c’est un avertissement pour nous de ne pas laisser dehors ceux qui sont les plus proches ».

Alors Njal offrit la paix aux parents de Lyting. Höskuld, godi de Hvitanes, s’entremit auprès d’eux et les décida à accepter l’amende. On mit fin à l’affaire par une sentence, et l’amende fut réduite de moitié, à cause des droits qu’Amundi était réputé avoir eus contre Lyting. Après cela, on alla échanger des gages, et les parents de Lyting donnèrent des gages à Amundi. Les gens quittèrent le ting et retournèrent chez eux, et tout fut tranquille pendant longtemps.

CVII

Valgard le rusé revint cet été-là. Il était encore païen. Il vint à Hof chez son fils Mörd, et il y passa l’hiver. Il dit à Mörd : « J’ai parcouru tout le pays et