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la saga de nial

tu veux, dit-il, et j’irai au ting avec toi. » — « C’est bien » dit-elle.

Hrut monta à cheval et partit pour les fjords de l’Ouest. Il plaça tout son argent, et revint chez lui. Dès qu’il fut revenu, il se prépara à partir pour le ting. Tous ses voisins devaient venir avec lui. Höskuld son frère en était aussi. Hrut dit à sa femme : « Si tu as toujours autant d’envie de venir au ting, prépare-toi, et pars avec moi. » Elle fut bientôt prête et ils se mirent en route. Ils chevauchèrent sans s’arrêter jusqu’au ting.

Unn entra dans la hutte de son père. Il lui fit joyeux accueil ; mais elle était d’humeur assez sombre. Il s’en aperçut, et dit : « Je t’ai vu meilleur visage autrefois ; qu’as-tu sur le cœur ? » Elle se mit à pleurer et ne répondit rien. Alors il lui dit : « Pourquoi es-tu venue au ting, si tu ne veux pas répondre et te fier à moi ? Ne te plais-tu pas dans ce pays de l’Ouest ? » Elle répondit : « Je donnerais tout ce que j’ai pour n’y être jamais venue. » Mörd dit : « Il faut que je sache ce que c’est que cela. » Il fit appeler Hrut et Höskuld. Ils vinrent sur le champ. Comme ils entraient chez Mörd, il se leva pour aller à leur rencontre, les salua, et les fit asseoir. Ils parlèrent longtemps, et la conversation allait bien. À la fin, Mörd dit à Hrut : « Pourquoi ma fille pense-t-elle tant de mal de votre pays ? » Hrut répondit : « Qu’elle dise si elle a quelque sujet de se plaindre de moi. » Mais elle n’en trouva point. Alors Hrut fit venir ses voisins et les gens de chez lui, pour leur faire dire comment il se conduisait avec elle. Ils lui rendirent bon témoignage, et déclarèrent qu’elle décidait sur toutes choses comme elle l’entendait. Mörd dit : « Tu vas retourner chez toi, et te contenter de ton sort ; car tous les témoignages sont meilleurs pour lui que pour toi. »

Après cela, Hrut quitta le ting, et sa femme avec lui ; et tout alla bien entre eux pendant l’été. Mais quand vint l’hiver, ils n’étaient plus d’accord ; et plus