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la saga de nial

le printemps approchait, plus ils s’entendaient mal. Hrut eut encore à faire un voyage aux fjords, pour ses affaires, et il annonça qu’il n’irait point au ting. Unn fit peu de réponse, et Hrut partit, dès qu’il eut fini ses préparatifs.

VII

Le moment du ting approchait. Unn alla trouver Sigmund, fils d’Össur, et lui demanda s’il voulait venir au ting avec elle. Il dit qu’il n’irait pas, si son parent Hrut le trouvait mauvais. « Je t’ai demandé cela, dit-elle, parce que j’ai plus de droits sur toi que sur les autres. » Il répondit : « Je le ferai à une condition ; c’est que tu reviendras dans l’Ouest avec moi, et que tu ne diras point de paroles, ni contre moi, ni contre Hrut. » Elle promit.

Quelques temps après, ils partirent pour le ting. Mörd, le père d’Unn, y était. Il fit bon accueil à sa fille et l’invita à demeurer dans sa hutte tant que le ting durerait, ce qu’elle fit. Mörd lui demanda : « Que me diras-tu de Hrut, ton mari ? » Elle répondit : — « Certes je dirai du bien de ce vaillant guerrier, tant qu’il est maître de lui-même. Mais un sort a été jeté sur lui, et il me faut parler beaucoup, ou me taire. »

Mörd se tut pendant quelque temps, puis il dit : « Je vois, ma fille, que tu désires que personne que moi ne sache cela. Tu sais que je puis t’aider mieux que qui que ce soit. » Ils s’en allèrent dans un lieu écarté, où personne ne pouvait les entendre, et Mörd dit à sa fille : « Dis-moi tout ce qu’il y a entre vous, et ne crois pas ton malheur plus grand qu’il n’est. » Et elle lui expliqua comme quoi elle et Hrut ne pouvaient pas vivre ensemble, parce qu’on lui avait jeté un sort.

Mörd répondit : « Tu as bien fait de me dire cela. Je vais te donner un conseil qui te sera utile si tu le suis de point en point. Il faut que tu quittes le ting, et que tu rentres chez toi ; ton mari sera déjà de retour ; il te