sauvaient sur les hauteurs. Alors ils s’injurièrent l’un l’autre, et Thjostolf dit à Glum qu’il n’avait de force que pour dormir dans les bras d’Halgerd. — « Il n’est pires ennemis que ceux qu’on a chez soi », répondit Glum. « Faut-il que j’écoute tes injures, esclave échappé que tu es ? » — « Tu vas voir, dit Thjostolf, que je ne suis pas un esclave, car je ne reculerai pas devant toi ». Alors Glum entra en colère et leva sa hache sur Thjostolf, Thjostolf para le coup avec la sienne et celle de Glum entra dans le fer et s’y enfonça de deux doigts. Thjostolf frappa à son tour, sa hache atteignit Glum à l’épaule et lui brisa l’omoplate et la clavicule. Un flot de sang sortit de la blessure. Glum saisit Thjostolf de l’autre main, avec tant de force qu’il le fit tomber. Mais il dut lâcher prise, car la mort vint sur lui.
Thjostolf couvrit le corps de pierres et lui prit son anneau d’or. Puis il s’en retourna à Varmalæk. Halgerd était dehors et elle vit que sa hache était couverte de sang. Il jeta l’anneau d’or devant elle. « Quelles nouvelles m’apportes-tu ? dit-elle, et pourquoi ta hache a-t-elle du sang » ? Il répondit : « Je ne sais pas comment tu vas le prendre : je t’annonce la mort de Glum ». — « C’est toi qui l’a tué », dit-elle. — « C’est vrai », répondit-il. Elle se mit à rire et dit : « Tu n’es pas paresseux à la besogne ». — « Que dois-je faire maintenant » ? dit-il. — « Va trouver, répondit-elle, Hrut le frère de mon père, il prendra soin de toi ». — « Je ne sais pas, dit Thjostolf, si c’est agir sagement, je suivrai pourtant ton conseil ».
Il monta à cheval et s’en alla ; il ne s’arrêta pas avant d’être à Hrutstad. C’était la nuit ; il attache son cheval derrière la maison, puis il va à la porte et frappe un grand coup. Après cela il retourne derrière la maison, du côté du nord.
Hrut s’était éveillé. Il chaussa ses souliers, mit ses braies, et prit son épée à la main. Il avait roulé son manteau autour de son bras gauche, jusqu’au coude,