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la saga de nial

qui étaient là pensaient grand bien de lui. Après la fête de Jol le jarl lui donna un anneau d’or. Gunnar prit de l’inclination pour Bergljot, parente du jarl ; et on voyait bien à l’air du jarl, qu’il la lui aurait donnée à épouser, si Gunnar avait demandé cela si peu que ce fût.

XXXII

Au printemps le jarl demanda à Gunnar quel projet il avait en tête. Gunnar dit qu’il voulait aller en Islande. Le jarl dit que l’année avait été mauvaise dans le pays « et il y aura peu de vaisseaux qui s’en iront au loin : pourtant tu auras de la farine et du bois sur ton vaisseau, tant que tu en voudras ». Gunnar le remercia et mit son vaisseau au plus vite en état de partir. Hallvard partit avec lui et Kolskegg.

Ils arrivèrent de bonne heure, en été, et débarquèrent à Arnarbæli, et c’était avant le ting. Gunnar quitta son vaisseau et chevaucha tout droit chez lui ; il laissa des hommes pour décharger le vaisseau, et Kolskegg vint avec lui. Quand ils arrivèrent à la maison, leurs hommes furent joyeux de les voir. Ils étaient doux avec leurs gens, et ils n’avaient pas plus de hauteur qu’avant leur absence.

Gunnar demanda si Njal était chez lui. On lui dit qu’il y était. Il fit alors amener son cheval et s’en alla à Bergthorshval et Kolskegg avec lui. Njal fut joyeux de leur arrivée et les pria de rester là pendant la nuit. Ils le firent, et Gunnar lui conta ses voyages. Njal dit qu’il était maintenant le plus vaillant de tous « et tu as fait tes preuves en maint endroit. Mais tu en feras encore davantage à partir d’aujourd’hui ; car beaucoup de gens seront jaloux de toi ». — « Je voudrais être bien avec tous » dit Gunnar. — « Il arrivera beaucoup de choses, dit Njal, et tu auras souvent à te défendre ». — « J’aurai ceci pour moi, dit Gunnar, que le bon droit sera de mon côté ». —