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la saga de nial

« Et il en sera ainsi, dit Njal, si tu n’as pas à payer pour d’autres ».

Njal demande à Gunnar s’il pense à aller au ting. Gunnar dit qu’il ira, et demande si Njal doit y aller. Mais Njal dit qu’il n’y songe pas « et j’aurais voulu que tu fisses de même » ajoute-t-il.

Gunnar revint chez lui ; avant de partir il fit à Njal de beaux présents et le remercia d’avoir pris soin de ses biens. Kolskegg son frère le pressait d’aller au ting : « Ta gloire s’étendra au loin, disait-il ; car plus d’un viendra là pour te voir ». — « Ce n’est guère mon habitude, dit Gunnar, de me donner en spectacle ; mais c’est une bonne chose, à ce qu’il me semble, de rencontrer de braves gens ».

Hallvard était arrivé à son tour, et il offrit d’aller au ting avec eux.

XXXIII

Gunnar monta à cheval, et les autres avec lui, pour aller au ting. Et quand ils arrivèrent, ils étaient si bien équipés, qu’il n’y en avait pas un seul là qui fût équipé de même ; et les hommes sortaient de toutes les huttes et s’émerveillaient de les voir.

Gunnar chevaucha jusqu’aux huttes de ceux de la Ranga, et il demeura là avec ses parents. Beaucoup d’hommes venaient le trouver et lui demander des nouvelles. Il était avec tout le monde affable et gai, et disait à chacun ce qu’il voulait savoir.

Il arriva, un jour, que Gunnar venait du tertre de la loi. Il passait devant la hutte de ceux de Mosfell. Il vit des femmes venir à sa rencontre, et elles étaient vêtues de beaux habits. Celle qui était en tête était la mieux vêtue de toutes. Et quand ils se rencontrèrent, elle parla tout de suite à Gunnar. Il lui rendit son salut et demanda qui elle était. Elle dit qu’elle se nommait Halgerd et qu’elle était fille d’Höskuld fils de Dalakol. Elle lui parlait hardiment, et elle le pria de lui conter ses voyages. Et il dit qu’il ne pouvait