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la saga de nial

pas refuser de l’entretenir. Alors ils s’assirent et parlèrent ensemble. Elle était vêtue ainsi : elle avait une robe rouge, tout à fait magnifique. Elle avait par-dessus un grand manteau d’écarlate, orné de galons au bord. Ses cheveux tombaient sur sa poitrine, et ils étaient longs et beaux. Gunnar avait sur lui le vêtement d’honneur que le roi Harald fils de Gorm lui avait donné. Il avait au bras l’anneau de Hakon. Ils parlèrent longtemps tout haut. Ils en vinrent là qu’il demanda si elle n’était pas mariée. Elle dit qu’elle ne l’était pas « et il n’y en a pas beaucoup qui en courraient la chance », dit-elle. — « Penses-tu que nul n’est assez bon pour toi ? » dit-il. — « Ce n’est pas cela, dit-elle ; mais il faut que je sois prudente dans mon choix ». — « Comment répondrais-tu si je te demandais en mariage ? » dit Gunnar. — « Tu n’y penses pas » dit-elle. — « Tu te trompes » dit-il. — « Si c’est vraiment ton idée, dit-elle, va trouver mon père ». Et après cela ils cessèrent l’entretien.

Gunnar alla tout droit à la hutte de ceux des vallées ; il trouva des hommes dehors devant la hutte, et demanda si Höskuld était dedans. Et ils dirent qu’il y était certainement. Gunnar entra. Höskuld et Hrut le reçurent bien. Il s’assit entre eux deux, et il ne semblait pas à leur conversation, qu’il y eût eu entre eux la moindre inimitié. Le discours de Gunnar en vint là, qu’il demanda quelle réponse les deux frères lui feraient, s’il prétendait à la main d’Halgerd. « Une bonne, dit Höskuld, si tu y as bien pensé ». Gunnar dit que c’était tout à fait sérieux « mais nous nous sommes quittés la dernière fois de telle manière, que bien des gens penseront qu’il vaudrait mieux ne pas faire d’alliance entre nous ». — « Que te semble de ceci, Hrut, mon frère ? » dit Höskuld. Hrut répondit : « Il me semble que ce ne serait pas un mariage bien assorti ». — « Qu’y trouves-tu à redire ? » dit Gunnar. Hrut dit : « Je vais te répondre là dessus selon la vérité : Tu es un vaillant homme, et un homme