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la saga de nial

dit-elle, et je l’ai pris à mon service, parce qu’il a l’air prompt à la besogne. » — « Il se peut qu’il en fasse beaucoup, dit Njal, mais je ne sais si elle sera bonne. » Skarphjedin prit Atli en amitié.

Quand vint l’été, Njal alla au ting, et ses fils avec lui. Gunnar était au ting. Comme il quittait sa maison, Njal prit une bourse pleine d’argent. « Quel argent est-ce là, père ? » demanda Skarphjedin. « C’est l’argent, dit Njal, que Gunnar m’a payé pour notre serviteur l’été dernier. » — « Il te servira à quelque chose », dit Skarphjedin, et il riait en disant cela.

XXXVII

Voici maintenant ce qui arriva à la maison de Njal. Atli demanda à Bergthora ce qu’il ferait ce jour là. « J’ai de l’ouvrage pour toi, dit-elle, tu vas aller chercher Kol jusqu’à ce que tu le trouves ; car il faut que tu le tues aujourd’hui, si tu veux faire ma volonté ». — « Cela se trouve bien, dit Atli, car nous sommes tout deux de méchants vauriens. Je vais m’y prendre de telle sorte qu’un de nous deux mourra ». — « Bonne chance, dit Bergthora ; tu n’auras pas travaillé pour rien ».

Il alla prendre ses armes et son cheval, et partit. Il chevaucha jusqu’au Fljotshlid, là il rencontra des hommes qui venaient de Hlidarenda. C’étaient des habitants de Mörk, dans l’est. Ils demandèrent à Atli où il allait. Il dit qu’il courait après une vieille rosse. « C’est une petite besogne pour un homme comme toi, dirent-ils, mais il faudrait demander à ceux qui ont été sur pied cette nuit ». — « Qui sont-ils » dit Atli. — « Kol l’assassin, le serviteur d’Halgerd, dirent-ils ; il vient du pâturage et il a veillé toute la nuit ». — « Je ne sais si j’oserai aller le trouver, dit Atli ; il a mauvais caractère, et le dommage d’autrui devrait me rendre prudent ». — « Tes yeux disent pourtant, répondirent-ils, que tu n’as pas peur de grand’chose » et ils lui montrèrent où était Kol.