Aller au contenu

Page:La Saga de Nial, trad. Dareste, 1896.djvu/89

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
69
la saga de nial

Alors Atli donne des éperons à son cheval et part à toute vitesse. Il rencontre Kol et lui dit : « La besogne avance-t-elle ? » — « Cela ne te regarde pas, vaurien, répond Kol, ni aucun de ceux qui sont là d’où tu viens ». — « Il te reste encore à faire le plus dur, dit Atli, c’est de mourir ». Et après cela Atli pointa son épieu sur lui, et l’atteignit au milieu du corps. Kol avait brandi sa hache et l’avait manqué. Il tomba de cheval et mourut sur le champ.

Atli se remit en route. Il rencontra des gens d’Halgerd et leur dit : « Allez là-bas où est le cheval, et occupez-vous de Kol. Il est tombé de cheval, et il est mort ». — « Est-ce-toi qui l’as tué ? » dirent-ils. Il répondit : « Halgerd pensera bien qu’il ne s’est pas tué tout seul ». Après cela il retourna à la maison et dit le meurtre à Bergthora. Bergthora approuve son ouvrage, et les paroles qu’il a dites. « Je ne sais, dit Atli, ce qu’en pensera Njal ». — « Il en prendra son parti, dit-elle, et je vais t’en donner une preuve : il a emporté au ting l’argent que nous avons reçu pour l’esclave l’été passé ; et maintenant cet argent va servir pour Kol. Mais l’arrangement fait, tu feras bien pourtant de prendre garde à toi ; car Halgerd ne gardera jamais de paix jurée ». — « Enverras-tu quelqu’un à Njal, dit Atli, pour lui dire la chose ? » — « Non, dit-elle, j’aimerais mieux qu’il n’y eût pas d’amende à payer pour Kol ». Et ils n’en dirent pas davantage.

On dit à Halgerd le meurtre de Kol et les paroles d’Atli. Elle dit qu’Atli aurait sa récompense, et elle envoya un homme au ting pour dire à Gunnar le meurtre de Kol. Gunnar ne répondit pas grand’chose et envoya un homme le dire à Njal. Njal ne répondit rien : « Nos esclaves sont d’autres hommes qu’au temps passé, dit Skarphjedin ; ils se battaient alors, et personne ne s’en inquiétait ; maintenant il faut qu’ils se tuent » et il riait.

Njal prit la bourse pleine d’argent qui pendait à un