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X.La mer m’a
Ravi beaucoup.
Il est pénible de raconter
La mort de parents,
Surtout quand il s’agit
Du protecteur de la race[1]
Qui a quitté la vie
Pour les chemins de la félicité[2].

XI.Je le sais moi-même :
Chez mon fils
Il ne se développait aucun germe
De la matière d’un méchant homme,
Si le héros
Avait eu le bonheur de mûrir,
Jusqu’au jour où Hergaut
L’aurait enlevé[3].

XII.Il faisait valoir au-dessus de tout
Ce que le père disait,
Quand même le peuple entier
Était d’avis contraire.
Il me prêtait son concours
A la maison,
Et mes forces
Il les soutenait de son mieux.

XIII.Quand mon esprit s’envole
Sur les ailes de l’imagination,
Souvent je me ressens
De l’absence de frères.
Je médite,
Lorsque le combat sévit,
Je scrute, j’épie
Et je cherche à savoir.

XIV.Quel autre homme,
Quel homme de bravoure,
Au cours de la mêlée
Pourrait se tenir à mes côtés ?
J’en ai souvent besoin.
..........
Je m’envole avec précaution,
Puisque je suis privé d’amis.

  1. Bödvar, fils d’Egil.
  2. Le Walhalla.
  3. C’est-à-dire jusqu’au jour où il aurait trouvé une mort glorieuse dans les combats. Hergaut est un surnom d’Odin.