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AVANT-PROPOS DU TRADUCTEUR




I

Cette version du Nouveau Testament complète une œuvre entreprise il y a seize ans, et dont le premier résultat a été la traduction de l’Ancien Testament d’après le texte hébreu, imprimée à Genève et publiée en 1874[1].

Les principes suivis par le traducteur ne diffèrent à aucun égard de ceux qui sont exposés dans l’Avant-propos, placé en tête de l’Ancien Testament : il serait superflu de les répéter ici. Nous renvoyons au même document pour l’esquisse historique des versions de la Bible. Ajoutons seulement que le Nouveau Testament, en particulier, a été, ces dernières années, l’objet de travaux remarquables, dont la valeur ne saurait en aucune façon être amoindrie par la présente publication.

Mais, pour les hommes distingués qui ont accompli ces travaux, une question préalable s’est imposée, comme à nous, et n’a pas reçu par tous la même solution. Tel d’entre eux a pris pour guide unique, dans le choix d’un texte grec, le plus ancien des manuscrits connus ; d’autres se sont rattachés entièrement ou à peu près à ce qu’on appelle le texte reçu ; d’autres ont tenu compte de l’ensemble des manuscrits et des variantes qui s’y trouvent, et ils ont estimé pouvoir se permettre de conformer leur traduction à celles de ces variantes qui leur paraissaient les plus autorisées. Ceux qui ont suivi cette dernière marche, en rapport avec le mouvement scientifique de notre époque, ont été facilités par les études spéciales faites sur tous les manuscrits de quelque importance et par les éditions critiques qu’ont publiées des savants de premier ordre.

Quelques développements sont nécessaires.

Il n’en est pas du Nouveau Testament comme de l’Ancien. Le texte hébreu de celui-ci ne nous est parvenu que sous une seule forme, déterminée par des docteurs juifs appelés massorètes, lesquels ont réussi à faire disparaître tous les anciens manuscrits utilisés pour leur travail, et à établir l’uniformité dans les copies postérieures (dont aucune ne remonte au delà du onzième siècle) et dans les éditions imprimées. Le texte grec du Nouveau Testament, au contraire, a été conservé dans des centaines de copies, qui vont du quatrième au quinzième siècle, et

  1. La Sainte Bible. Ancien Testament, traduction nouvelle, d’après le texte hébreu, par Louis Segond, docteur en théologie. Genève, 1874, 2 vol. in-8o.