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Page:La Sainte Bible, trad Crampon, édition 1923.djvu/1123

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Chap. IX, 6.
Chap. IX, 18.
LIVRE DE JÉRÉMIE.

6C’est pourquoi ainsi parle Yahweh des armées :
Je vais les fondre au creuset et les éprouver ;
car que faire autre chose avec la fille de mon peuple ?[1]
7C’est un dard meurtrier que leur langue ;
elle ne profère que mensonge ;
de la bouche on dit : Paix à son prochain,
et dans le cœur on lui dresse des embûches.
8Et je ne les punirais pas pour tous ces crimes,
— oracle de Yahweh,
et d’une nation telle que celle-là
je ne me vengerais pas ![2]

9Sur les montagnes je ferai entendre une plainte et une lamentation,
sur les pâturages du désert un chant de deuil !
Car ils sont brûlés au point que personne n’y passe ;
on n’y entend plus la voix des troupeaux ;
depuis l’oiseau du ciel jusqu’au bétail,
tous ont fui, ont disparu.

10Et je ferai de Jérusalem des tas de pierres,
un repaire de chacals ;
et je ferai des villes de Juda une solitude,
où personne n’habite.

11Quel est l’homme sage qui comprendra ces choses ;
celui à qui la bouche de Yahweh a parlé, pour qu’il les annonce ?
Pourquoi le pays est-il détruit,
brûlé comme le désert où personne ne passe ?

12Et Yahweh dit : C’est parce qu’ils ont abandonné ma loi,
que j’avais mise devant eux,
qu’ils n’ont pas écouté ma voix
et ne l’ont pas suivie.
13Mais ils ont marché selon l’obstination de leur cœur,
et après les Baals,
que leurs pères leur ont enseignés.

14C’est pourquoi ainsi parle Yahweh,
le Dieu d’Israël :
« Voici que je vais les nourrir d’absinthe, — ce peuple —
et je leur donnerai à boire des eaux empoisonnées.
15Je les disperserai parmi des nations
que n’ont connues ni eux, ni leurs pères,
et j’enverrai contre eux le glaive,
jusqu’à ce que je les aie exterminés.

16Ainsi parle Yahweh des armées :
Pensez à commander les pleureuses,[3]
et qu’elles viennent !
Envoyez vers les plus habiles,
et qu’elles viennent !
17Qu’elles se hâtent, qu’elles entonnent
sur nous des lamentations ;
que les larmes coulent de nos yeux,
et que de nos paupières les pleurs ruissellent !

18Car un bruit de lamentations a été entendu dans Sion :
« Comment sommes-nous dévastés,
couverts de honte, au point d’abandonner le pays,
parce qu’on a jeté bas nos demeures ? »

  1. 6. Avec la fille de mon peuple ; LXX, avec la méchanceté de la fille de mon peuple.
  2. 8 Répétition de v, 9 et 29.
  3. 16. Les pleureuses, qu’on louait à l’occasion d’un deuil.