Page:La Sainte Bible, trad Crampon, édition 1923.djvu/1324

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3. Chap. iii, 1-97 : LES TROIS HÉBREUX DANS LA FOURNAISE.La statue de la plaine de Dura, ordre de l’adorer (iii, 1-7) ; dénonciation des trois compagnons de Daniel (iii, 8-12) ; convoqués devant le roi, ils sont jetés dans une fournaise ardente (iii, 13-23). Prière dans la fournaise : Justice de Dieu dans ses châtiments (iii, 24-33) ; Que Dieu se souvienne de son alliance, ait pitié de leur misère (iii, 34-38) et, dans sa bonté, accueille leur prière (iii, 39-45) ! L’ange de Dieu dans la fournaise (iii, 46-50). Cantique : Louange à Dieu (iii, 51-56), Que toute créature ; êtres célestes (iii, 57-61), éléments (iii, 62-64), phénomènes physiques (iii, 65-74), êtres terrestres (iii, 75-83), privilégiés de Dieu (iii, 84-88) bénissent le Seigneur pour la délivrance de ses serviteurs (iii, 88-90) ! Le roi glorifie le vrai Dieu et les comble d’honneurs (iii, 91-97).

Le roi Nabuchodonosor fit une statue d’or, dont la hauteur était de soixante coudées et la largeur de six coudées ; il la dressa dans la plaine de Dura, dans la province de Babylone.[1] 2Et le roi Nabuchodonosor fit rassembler les satrapes, les intendants et les gouverneurs, les grands juges, les trésoriers, les légistes, les juges et tous les magistrats des provinces, pour qu’ils se rendissent à la dédicace de la statue qu’avait dressée le roi Nabuchodonosor. 3Ainsi s’assemblèrent les satrapes, les intendants et les gouverneurs, les grands juges, les trésoriers, les légistes, les juges et tous les magistrats des provinces pour la dédicace de la statue que le roi Nabuchodonosor avait dressée ; et ils se tinrent devant la statue qu’avait dressée Nabuchodonosor. 4Un héraut cria d’une voix forte : “Voici ce qu’on vous fait savoir, à vous, peuples, nations et langues : 5Au moment où vous entendrez le son de la trompette, du chalumeau, de la cithare, de la sambuque, du psaltérion[2], de la cornemuse et de toutes sortes d’instruments, vous vous prosternerez pour adorer la statue d’or que le roi Nabuchodonosor a dressée. 6Quiconque ne se prosternera pas et n’adorera pas la statue, sera jeté à l’instant au milieu de la fournaise de feu ardent.” 7C’est pourquoi au montent où tous les peuples entendirent le son de la trompette, du chalumeau, de la cithare, de la sambuque, du psaltérion et de toutes les sortes d’instruments, tous les peuples, nations et langues se prosternèrent, adorant la statue d’or qu’avait dressée le roi Nabuchodonosor.

8Là-dessus, au moment même, des Chaldéens s’approchèrent et dirent du mal des Juifs[3]. 9Ils prirent la parole et dirent au roi Nabuchodonosor : “O roi, vis à jamais !” 10Toi, ô roi, tu as porté un décret ordonnant que tout homme qui entendrait le son de la trompette, du chalumeau, de la cithare, de la sambuque, du psaltérion, de la cornemuse et de toutes les sortes d’instruments, se prosterne pour adorer la statue d’or, 11et que quiconque ne se prosternera pas pour l’adorer sera jeté au milieu de la fournaise de feu ardent. 12Or, il y a des juifs que tu as préposés aux affaires de la province de Babylone, Sidrac, Misac et Abdénago : ces hommes-là n’ont pas d’égard pour toi, ô roi ; ils ne servent pas tes dieux et ils ne se prosternent pas devant la statue d’or que tu as dressée.”

13Alors Nabuchodonosor, irrité et furieux, ordonna d’amener Sidrac, Misac, et Abdénago ; et ces hommes furent amenés devant le roi. 14Nabuchodonosor prit la parole et leur dit : “Est-ce à dessein, Sidrac, Misac et Abdénago, que vous ne servez pas mon dieu et que vous n’adorez pas la statue d’or que j’ai dressée ! 15Maintenant si vous êtes prêts, au moment où vous entendrez le son de la trompette, du chalumeau, de la cithare, de la sambuque, du psaltérion, de la cornemuse et de toutes les sortes d’instruments, à vous prosterner pour adorer la statue que j’ai faite…[4] Mais si vous ne l’adorez pas, vous serez jetés à l’instant même au milieu de la fournaise de feu ardent, et quel est le dieu qui vous délivrera de ma main ?” 16Sidrac, Misac et Abdénago répondirent au roi et dirent : “Nabuchodonosor, sur ce point nous n’avons pas besoin de t’adresser une réponse. 17Si vraiment notre Dieu que nous servons peut nous délivrer, il nous délivrera de la fournaise de feu ardent et de ta main,

  1. III, i sv. L’événement raconté dans ce chapitre est postérieur à celui du chap. ii, auquel il est fait, plusieurs fois allusion : comp. iii, 12, 30, avec ii, 49. Suivant les LXX, Théodotion et le syriaque, il a eu lieu pendant la dix-huitième année de Nabuchodonosor, qui est celle de la prise de Jérusalem. (Jér. iii, 29.) — Soixante coudées, environ 31 m. 50. — La plaine de Dura, à une heure au sud-est de Babylone.
  2. 5. Chalumeau, la flûte de Pan ; ou bien fifre. — Sambuque, probablement une harpe de grande dimension. — Psaltérion, harpe plus petite.
  3. 8. S’approchèrent pour dire du mal des Juifs : m. à m., s’approchèrent et mangèrent les morceaux des Juifs. Locution araméenne pour exprimer les fausses accusations, la calomnie.
  4. 15. Le roi n’achève pas sa phrase ; sous-entendu : vous échapperez au supplice. Cette susposion n’existe pas dans la Vulg., qui traduit prosternez-vous et adorez etc.