Page:La Sainte Bible, trad Crampon, édition 1923.djvu/1393

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4. Chap. iv, 1-11 : Raison de la miséricorde divine.Mécontentement de Jonas (iv, 1-4). Jonas sous le ricin ; celui-ci se dessèche, douleur du prophète (iv, 5-9). Il y a bien plus de raisons de s’attendrir sur le sort de la grande ville (iv, 10, 11).

Jonas en éprouva un vif chagrin, et il fut irrité.

2Il fit une prière à Yahweh et dit : “Ah ! Yahweh, n’est-ce pas là ce que je disais lorsque j’étais encore dans mon pays ? C’est pourquoi je me suis d’abord enfui à Tharsis ; car je savais que vous êtes un Dieu miséricordieux et clément, lent à la colère, riche en grâce et vous repentant du mal. 3Maintenant, Yahweh, retirez donc de moi mon âme, car la mort vaut mieux pour moi que la vie.” 4Et Yahweh répondit : “Fais-tu bien de t’irriter ?”

5Et Jonas sortit de la ville et s’assit à l’orient de la ville ; il se fit une hutte et s’assit dessous à l’ombre, jusqu’à ce qu’il vît ce qui arriverait dans la ville. 6Et Yahweh-Dieu fit pousser un ricin qui s’éleva au-dessus de Jonas pour qu’il y eût de l’ombre sur sa tête, afin de le délivrer de son mal ; et Jonas éprouva une grande joie à cause du ricin. 7Mais Yahweh fit venir, au lever de l’aurore, le lendemain, un ver qui piqua le ricin ; et il sécha. 8Et quand le soleil se leva, Yahweh fit venir un vent brûlant d’orient ; et le soleil donna sur la tête de Jonas, au point qu’il défaillit. Il demanda de mourir[1] et dit : “La mort vaut mieux pour moi que la vie.” 9Alors Dieu dit à Jonas : “Fais-tu bien de t’irriter à cause du ricin ? “Il répondit : “Je fais bien de m’irriter jusqu’à la mort.”

10Et Yahweh dit : “Tu t’affliges au sujet du ricin pour lequel tu n’as pas travaillé et que tu n’as pas fait croître, qui est venu en une nuit et qui a péri en une nuit[2] ; 11et moi, je ne m’affligerais pas au sujet de Ninive, la grande ville, dans laquelle il y a plus de cent vingt mille hommes qui ne distinguent pas leur droite de leur gauche, et des animaux en grand nombre !”

  1. IV, 8. Il demanda de mourir ; m. à m., il demanda (ou il voua) son âme à mourir.
  2. 10. Qui est venu en une nuit et qui a péri en une nuit ; m. à m., qui a été fils d’une nuit et a péri fils d’une nuit.