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lève-toi, je te le dis.” 42Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher, car elle avait douze ans ; et ils furent frappés de stupeur. 43Et Jésus leur défendit fortement d’en rien faire savoir à personne ; puis il dit de donner à manger à la jeune fille.



6. À Nazareth. (vi, 1-6b).

Étant parti de là, Jésus vint dans sa patrie, et ses disciples le suivirent[1]. 2Quand le sabbat fut venu, il se mit à enseigner dans la synagogue ; et beaucoup de ceux qui l’entendaient, frappés d’étonnement, disaient : “D’où celui-ci tient-il ces choses ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et comment de tels miracles s’opèrent-ils par ses mains ? 3N’est-ce pas le charpentier, le fils de Marie, le frère de Jacques, de Joseph, de Jude et de Simon ? Ses sœurs ne sont-elles pas ici parmi nous ? “Et il se scandalisaient de lui. 4Jésus leur dit : “Un prophète n’est sans honneur que dans sa patrie, dans sa maison et dans sa famille.” 5Et il ne put faire là aucun miracle, si ce n’est qu’il guérit quelques malades en leur imposant les mains. 6Et il était surpris de leur incrédulité[2].

7. Mission des Apôtres (6b-13).

Ensuite Jésus parcourut les villages d’alentour en enseignant. 7Alors il appela près de lui les Douze, et commença à les envoyer deux à deux, en leur donnant pouvoir sur les esprits impurs. 8Il leur recommanda de ne rien prendre pour la route, qu’un bâton seulement, ni sac, ni pain, ni argent dans la ceinture ; 9mais d’être chaussés de sandales, et de ne pas mettre deux tuniques. 10Et il leur dit : “Partout où vous serez entrés dans une maison, demeurez-y jusqu’à ce que vous partiez de ce lieu. 11Et si quelque part on refuse de vous recevoir et de vous écouter, sortez de là, et secouez la poussière de dessous vos pieds en témoignage pour eux.” 12Étant donc partis, ils prêchèrent la pénitence ; 13ils chassaient beaucoup de démons, oignaient d’huile[3] beaucoup de malades et les guérissaient.


DEUXIÈME PARTIE.
[VI, 14 — IX.]

JÉSUS RAYONNE AUTOUR DE LA GALILÉE.
1. Chap, vi, 14-29. Inquiétudes d’Hérode, meurtrier de Jean-Baptiste.

14Or le roi Hérode[4] entendit parler de Jésus, dont le nom était devenu célèbre, et il disait : “Jean-Baptiste est ressuscité : c’est pourquoi la puissance miraculeuse opère en lui.” 15Mais d’autres disaient : “C’est Élie” ; et d’autres : “C’est un prophète, semblable à l’un des anciens prophètes.” 16Ce qu’Hérode ayant entendu, il dit : “C’est Jean, que j’ai fait décapiter, qui est ressuscité.”

17Car c’était lui, Hérode, qui avait envoyé prendre Jean, et l’avait fait mettre en prison chargé de fers, à cause d’Hérodiade, femme de Philippe, son frère, qu’il avait épousée ; 18car Jean disait à Hérode : “Il ne t’est pas permis d’avoir la femme de ton frère.” 19Hérodiade lui était donc hostile, et voulait le faire périr ; mais elle ne le pouvait pas. 20Car Hérode, sachant que c’était un homme juste et saint, le vénérait et veillait sur sa vie ; il faisait beaucoup de choses d’après ses conseils et l’écoutait volontiers.

21Enfin il se présenta une occasion favorable. Le jour anniversaire de sa naissance, Hérode donna un festin aux grands de sa cour, à ses officiers et aux principaux de la Galilée. 22La fille d’Hérodiade étant entrée dans la salle, dansa, et plut tellement à Hérode et à ceux qui étaient

  1. VI, 1. Matth. xiii, 53.
  2. 6. Matth. x, 5 ; Luc, ix, 1.
  3. 13. Investis du pouvoir surnaturel de guérir, les Apôtres exercent ce pouvoir en faisant sur les malades une onction d’huile, qui devient ainsi, non la cause réelle et efficiente, mais la cause occasionnelle et symbolique du soulagement miraculeux. Cette onction d’huile peut être aussi regardée comme une figure de l’extrême-onction.
  4. 14. Le roi Hérode, le tétrarque Hérode Antipas, roi dans le sens large et populaire de ce mot. Matth. xiv, 1 ; Luc, ix, 7.