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Chap. IV, 37.
Chap. V, 3.
ÉVANGILE SELON S. JEAN.

et le moissonneur se réjouissent ensemble. 37Car ici s’applique l’adage : Autre est le semeur et autre le moissonneur. 38Je vous ai envoyés moissonner ce que vous n’avez pas travaillé ; d’autres ont travaillé et vous, vous êtes entrés dans leur travail.”

39Or, beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus sur la parole de la femme qui avait rendu ce témoignage : “Il m’a dit tout ce que j’ai fait.” 40Les Samaritains étant donc venus vers lui, le prièrent de rester chez eux, et il y demeura deux jours. 41Et un plus grand nombre crurent en lui pour l’avoir entendu lui-même. 42Et ils disaient à la femme : “Maintenant ce n’est plus à cause de ce que vous avez dit que nous croyons ; car nous l’avons entendu nous-mêmes, et nous savons qu’il est vraiment le Sauveur du monde.”

IV. — MANIFESTATION DE LA GLOIRE DIVINE DE JÉSUS EN GALILÉE.

[IV, 43 — 54]
Retour de Jésus en Galilée (43-45). Guérison du fils d’un officier : celui-ci croit avec toute sa maison (46-54).

43Après ces deux jours, Jésus partit de là pour se rendre en Galilée. 44Car Jésus avait déclaré lui-même qu’un prophète n’est point honoré dans sa patrie.[1] 45Lorsqu’il fut arrivé en Galilée, les Galiléens l’accueillirent, ayant vu tout ce qu’il avait fait à Jérusalem pendant la fête ;[2] car eux aussi étaient allés à la fête. 46Il retourna donc à Cana en Galilée, où il avait changé l’eau en vin.

Or, il y avait un officier[3] du roi dont le fils était malade à Capharnaüm. 47Ayant appris que Jésus arrivait de Judée en Galilée, il alla vers lui, et le pria de descendre, pour guérir son fils qui était à la mort. 48Jésus lui dit : “Si vous ne voyez des signes et des prodiges, vous ne croyez point.” 49L’officier du roi lui dit : “Seigneur, venez avant que mon enfant meure. — 50Va, lui répondit Jésus, ton enfant est plein de vie. “Cet homme crut à la parole que Jésus lui avait dite et partit. 51Comme il s’en retournait, ses serviteurs vinrent à sa rencontre, et lui apprirent que son enfant vivait. 52Il leur demanda à quelle heure il s’était trouvé mieux, et ils lui dirent : “Hier, à la septième heure, la fièvre l’a quitté.”[4] 53Le père reconnut que c’était l’heure à laquelle Jésus lui avait dit : “Ton fils est plein de vie”, et il crut, lui et toute sa maison.

54Ce fut le second miracle que fit Jésus en revenant de Judée en Galilée.



SECTION 2 [V, 1 — XI, 56.]

Gloire divine de Jésus manifestée de nouveau À JÉRUSALEM ET EN GALILÉE, mais combattue par l’opposition croissante des Juifs.

I. — DÉBUTS DE L’OPPOSITION

[V, 1 — VI, 72.]
A. — Débuts de l’oppositionà Jérusalempendant la seconde Pâque.

[V.]
1. Occasion du conflit (i-18a) ; Guérison d’un paralytique à la piscine de Bethesda le jour du sabbat (1-9). Scandale des Juifs (10-18).

Après cela, il y eut une fête des Juifs, et Jésus monta à Jérusalem.[5] 2Or, à Jérusalem, près de la porte des Brebis, il y a une piscine qui s’appelle en hébreu Béthesda,[6] et qui a cinq portiques. 3Sous ces portiques étaient couchés un grand nombre de malades, d’aveugles, de boiteux et de paralytiques ; [ils attendaient

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    avril. Il en résulte que l’entretien de Jésus avec la Samaritaine eut lieu vers le mois de décembre. — Les champs, etc., métaphore pour désigner les Samaritains qui accouraient en foule à Jésus.

  1. 44. S. Jean fait observer que Jésus avait commencé son ministère, non immédiatement par la Galilée, sa patrie, mais par Jérusalem et la Judée pendant près d’une année.
  2. 45. La fête par excellence, celle de Pâque. Voy. ii, 23 : iii, 2) ou même celle des Tabernacles.
  3. 46. Un officier, civil ou militaire, du roi Hérode Antipas.
  4. 52. La septième heure, une heure après midi.
  5. V, 1. Dans les manuscrits et les versions, se trouve deux leçons : la fête, ⸀ἦ ἑορτὴ, et une fête, ἑορτὴ, sans article. Avec l’article ce serait la fête par excellence, la Pâque : c’était le sentiment de S. Irénée. Avec ou sans l’article, on pourrait y voir la fête des Tabernacles. D’autres fêtes ont été proposées, comme la fête de Purim, qui ne vont pas au contexte.
  6. 2. Bethesda. La Vulg. dit : Bethsaida : les manuscrits grecs ont, les uns Bethsaida, d’autres Bethzatha, d’autres Béthesda. Ce dernier nom s’explique mieux. Il signifie “maison ou