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Chap. V, 5.
Chap. V, 36.
ÉVANGILE SELON S. JEAN.


4Car un ange du Seigneur descendait à certains temps dans la piscine, et agitait l’eau : et celui qui y descendait le premier après l’agitation de l’eau, était guéri de son infirmité quelle qu’elle fût.][1]

le bouillonnement de l’eau. 5Là se trouvait un homme malade depuis trente-huit ans. 6Jésus l’ayant vu gisant, et sachant qu’il était malade depuis longtemps, lui dit : “Veux-tu être guéri ?” 7Le malade lui répondit : “Seigneur, je n’ai personne pour me jeter dans la piscine dès que l’eau est agitée, et pendant que j’y vais, un autre descend avant moi.” 8Jésus lui dit : “Lève-toi, prends ton grabat et marche.” 9Et à l’instant cet homme fut guéri ; il prit son grabat et se mit à marcher. C’était un jour de sabbat.

10Les Juifs dirent donc à celui qui avait été guéri : “C’est le sabbat, il ne t’est pas permis d’emporter ton grabat.” 11Il leur répondit : “Celui qui m’a guéri m’a dit : Prends ton grabat et marche.” 12Ils lui demandèrent : “Qui est l’homme qui t’a dit : Prends ton grabat et marche ?” 13Mais celui qui avait été guéri ne savait pas qui c’était ; car Jésus s’était esquivé, grâce à la foule qui était en cet endroit. 14Plus tard, Jésus le trouva dans le temple et lui dit : “Te voilà guéri ; ne pèche plus, de peur qu’il ne t’arrive quelque chose de pire.” 15Cet homme s’en alla, et annonça aux Juifs que c’était Jésus qui l’avait guéri. 16C’est pourquoi les Juifs persécutaient Jésus, parce qu’il faisait ces choses le jour du sabbat.

17Mais Jésus leur dit : “Mon Père agit jusqu’à présent, et moi aussi j’agis.” 18Sur quoi, les Juifs cherchaient encore avec plus d’ardeur à le faire mourir, parce que, non content de violer le sabbat, il disait encore que Dieu était son père, se faisant égal à Dieu.

2. Discours apologétique de Jésus (18b-47). — a) Jésus est égal à Dieu son Père (18b-30). — b) Témoignages rendus en sa faveur, par S. Jean-Baptiste (31-35), par les miracles que son Père lui a donné d’opérer (36-38), par les prophéties de l’Ancien Testament (39-47).

Jésus reprit donc la parole et leur dit : 19“En vérité, en vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-même, mais seulement ce qu’il voit faire au Père ; et tout ce que fait le Père, le Fils aussi le fait pareillement. 20Car le Père aime le Fils, et lui montre tout ce qu’il fait ; et il lui montrera des œuvres plus grandes que celles-ci, qui vous jetteront dans l’étonnement. 21Car, comme le Père ressuscite les morts et donne la vie, aussi le Fils donne la vie à qui il veut. 22Le Père même ne juge personne, mais il a donné au Fils le jugement tout entier, 23afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui qui n’honore pas le Fils n’honore pas le Père qui l’a envoyé. 24En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole et croit à celui qui m’a envoyé a la vie éternelle, et n’encourt point la condamnation, mais il est passé de la mort à la vie. 25En vérité, en vérité, je vous le dis, l’heure vient, et elle est déjà venue, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l’auront entendue vivront. 26Car, comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d’avoir la vie en lui-même ; 27et il lui a aussi donné le pouvoir de juger, parce qu’il est Fils de l’homme.[2] 28Ne vous en étonnez pas ; car l’heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix. 29Et ils en sortiront, ceux qui auront fait le bien, pour une résurrection de vie ; ceux qui auront fait le mal, pour une résurrection de condamnation. 30Je ne puis rien faire de moi-même. Selon que j’entends, je juge ; et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas ma propre volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé.

31Si c’est moi qui rends témoignage de moi-même, mon témoignage n’est pas véridique. 32Il y en a un autre qui rend témoignage de moi, et je sais que le témoignage qu’il rend de moi est véridique.[3] 33Vous avez envoyé vers Jean, et il a rendu témoignage à la vérité.[4] 34Pour moi, ce n’est pas d’un homme que je reçois le témoignage ; mais je dis cela afin que vous soyez sauvés.[5] 35Jean était la lampe qui brûle et luit, mais vous n’avez voulu que vous réjouir un moment à sa lumière.

36Pour moi, j’ai un témoignage plus grand
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    lieu de miséricorde.” — On lit dans la Vulgate : Or à Jérusalem est la piscine Probatique (des Brebis), qui est appelée Bethsaïde et a cinq portiques.

  1. 4. Le v. 4. est omis dans le Sinaïticus et le Vaticanus et aussi dans C, D, A, dans plusieurs versions (syriaque de Cureton, Copte) et qq. mss. de la Vulgate. Il se trouve dans l’Alexandrinus et la plupart des mss. onciaux, dans les versions syriaques (Peschito et Philoxénienne) et la plupart des mss. de la Vulgate. Il était lu par S. Cyrille d’Alex., S. Chrysost., Tertullien., etc.
  2. 27. Parce qu’il est le Fils de l’Homme, c’est-à-dire le Messie (voy. Dan. vii, 13-14), il a reçu le pouvoir de juger, prérogative du Messie, comme l’avaient déclaré les Prophètes (voy. Ps. lxxii (héb.) 2 ; Is. xi, 4 ; lxiii, 3, 6).
  3. 32. Un autre : mon Père ; comp. vers. 27 ; vii, 28 ; viii, 26.
  4. 33. Comp. i, 19.
  5. 34. Je vous dis cela, je vous rappelle le témoignage de Jean-Baptiste.