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Page:La Sainte Bible, trad Crampon, édition 1923.djvu/1561

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Chap. XIV, 13.
Chap. XV, 9.
ÉVANGILE SELON S. JEAN.

que je fais, et il en fera de plus grandes, parce que je m’en vais au Père, 13et que tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. 14Si vous me demandez quelque chose en mon nom, je le ferai.

15Si vous m’aimez, gardez mes commandements. 16Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Consolateur,[1] pour qu’il demeure toujours avec vous ; 17c’est l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit point et ne le connaît point ; mais vous, vous le connaissez, parce qu’il demeure au milieu de vous ; et il sera en vous. 18Je ne vous laisserai point orphelins ; je viendrai à vous. 19Encore un peu de temps, et le monde ne me verra plus ; mais vous, vous me verrez, parce que je vis, et que vous vivrez. 20En ce jour-là, vous connaîtrez que je suis en mon Père, et vous en moi, et moi en vous.

21Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; et moi je l’aimerai et je me manifesterai à lui. » 22Judas, non pas l’Iscariote, lui dit : « Seigneur, comment se fait-il que vous vouliez vous manifester à nous, et non au monde ? » 23Jésus lui répondit : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera, et nous viendrons à lui, et nous ferons chez lui notre demeure.[2] 24Celui qui ne m’aime pas, ne gardera pas mes paroles. Et la parole que vous entendez n’est pas de moi, mais du Père qui m’a envoyé.

25Je vous ai dit ces choses pendant que je demeure avec vous. 26Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint, que mon Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. 27Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; je ne la donne pas comme la donne le monde. Que votre cœur ne se trouble point et ne s’effraye point. 28Vous avez entendu que je vous ai dit : Je m’en vais, et je reviens à vous. Si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais au Père, car mon Père est plus grand que moi. 29Et maintenant, je vous ai dit ces choses avant qu’elles n’arrivent, afin que, quand elles seront arrivées, vous croyiez. 30Je ne m’entretiendrai plus guère avec vous, car le Prince de ce monde vient et il n’a rien en moi.[3] 31Mais afin que le monde sache que j’aime mon Père, et que j’agis selon le commandement que mon Père m’a donné, levez-vous, partons d’ici. »[4]

3. Chap, xv — xvi, 1-11 : Recommandations. — Nécessité d’une intime union avec Jésus : le cep et les sarments. Le commandement de Jésus : une parfaite charité fraternelle (12-17). La haine du monde envers les disciples de Jésus : persécutions qu’ils auront à subir (18 — vi, 5). L’œuvre du Saint-Esprit (5-15). Motifs de joie (16-24). Fermeté dans la foi. Jésus vainqueur du monde (25-33).

« Je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron.[5] 2Tout sarment qui en moi ne porte pas de fruit, il le retranche ; et tout sarment qui porte du fruit, il l’émonde, afin qu’il en porte davantage. 3Déjà vous êtes purs, à cause de la parole que je vous ai annoncée. 4Demeurez en moi, et moi en vous. Comme le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s’il ne demeure uni à la vigne, ainsi vous ne le pouvez non plus, si vous ne demeurez en moi. 5Je suis la vigne, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi, et en qui je demeure, porte beaucoup de fruits : car, séparés de moi, vous ne pouvez rien faire. 6Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors, comme le sarment, et il sèche ; puis on ramasse ces sarments, on les jette au feu, et ils brûlent. 7Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé. 8C’est la gloire de mon Père que vous portiez beaucoup de fruits, et que vous soyez mes disciples.

9Comme mon Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés : demeurez dans mon amour.
  1. 16. Consolateur, litt. Paraclet. Dans le Nouveau Testament le mot de Paraclet n’est employé que par S. Jean. Il signifie avocat, défenseur, aide, soutien, et par là même consolateur. — Remarquez le mot « autre » : N. S. est aussi Paraclet, Consolateur.
  2. 23. Sur cette habitation de la divinité, dans les âmes justes, voy. Rom. viii, 9 ; I Cor. iii, 16 ; Gal. iv, 6 ; II Tim. i, 14.
  3. 30. Comp. xii, 31.
  4. 31. Partons d’ici : N.-S. quitta t-il immédiatement le cénacle, et les discours suivants furent ils prononcés sur la route de Gethsémani ? Plusieurs interprètes en doutent à cause de xviii, 1, où l’on trouve ces mots : « Lorsqu’il eut dit ces choses (c.‑à-d. lorsqu’il eut achevé son discours après la Cène et sa prière sacerdotale), Jésus alla avec ses disciples de l’autre côté du torrent de Cédron. » Mais on peut supposer que ces mots s’appliquent à la sortie du Sauveur de la ville, et non pas du cénacle, qu’il aurait, dans cette hypothèse, quitté après la première partie de son discours.
  5. XV, 1. Dans l’hypothèse qui fait rester le Sauveur dans le cénacle, l’occasion de cette allégorie fut sans doute la coupe consacrée que N.-S. pré-