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Chap. IV, 7.
Chap. IV, 37.
ACTES DES APÔTRES.

de la famille pontificale. 7Et ayant fait comparaître les Apôtres devant eux, ils leur demandèrent : “Par quelle puissance ou au nom de qui avez-vous fait cela ?” 8Alors Pierre, rempli du Saint-Esprit, leur dit : “Chefs du peuple et Anciens d’Israël : 9si l’on nous interroge aujourd’hui, sur un bienfait accordé à un infirme, pour savoir comment cet homme a été guéri, 10sachez-le bien, vous tous, et tout le peuple d’Israël : C’est par le nom de Jésus-Christ de Nazareth, que vous avez crucifié et que Dieu a ressuscité des morts, c’est par lui que cet homme se présente devant vous pleinement guéri. 11Ce Jésus est la pierre rejetée par vous de l’édifice, et qui est devenue la pierre angulaire. 12Et le salut n’est en aucun autre ; car il n’y a pas sous le ciel un autre nom qui ait été donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés.”

13Lorsqu’ils virent l’assurance de Pierre et de Jean, sachant que c’étaient des hommes du peuple sans instruction, ils furent étonnés ; ils les reconnurent en même temps pour avoir été avec Jésus. 14Mais, comme ils voyaient debout, près d’eux, l’homme qui avait été guéri, ils n’avaient rien à répliquer. 15Les ayant fait sortir du sanhédrin, ils se mirent à délibérer entre eux, 16disant : “Que ferons-nous à ces hommes ? Qu’ils aient fait un miracle insigne, c’est ce qui est manifeste pour tous les habitants de Jérusalem, et nous ne pouvons le nier. 17Mais afin que la chose ne se répande pas davantage parmi le peuple, défendons-leur avec menaces de parler désormais en ce nom-là à qui que ce soit.” 18Et les ayant rappelés, ils leur interdirent absolument de parler et d’enseigner au nom de Jésus. 19Pierre et Jean leur répondirent : “Jugez s’il est juste devant Dieu de vous obéir plutôt qu’à Dieu. 20Pour nous, nous ne pouvons pas ne pas dire ce que nous avons vu et entendu.” 21Alors ils leur firent des menaces et les relâchèrent, ne sachant comment les punir, à cause du peuple, parce que tous glorifiaient Dieu de tout ce qui venait d’arriver. 22Car l’homme qui avait été guéri d’une manière si merveilleuse était âgé de plus de quarante ans.

23Mis en liberté, ils se rendirent auprès de leurs frères et leur racontèrent tout ce que les Princes des prêtres et les Anciens leur avaient dit. 24Ce qu’ayant entendu, les frères élevèrent tous ensemble la voix vers Dieu, en disant : “Maître souverain, c’est vous qui avez fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu’ils renferment. 25C’est vous qui avez dit [par l’Esprit-Saint], par la bouche de [notre père] David, votre serviteur : “Pourquoi les nations ont-elles frémi, et les peuples ont-ils formé de vains complots ?[1] 26Les rois de la terre se sont soulevés ; les princes se sont ligués contre le Seigneur et contre son Christ.”— 27Voici qu’en vérité, dans cette ville, se sont ligués contre votre saint serviteur, Jésus, consacré par votre onction, Hérode et Ponce-Pilate avec les gentils et les peuples d’Israël,[2] 28pour faire ce que votre main et votre conseil avaient arrêté d’avance. 29Et maintenant, Seigneur, considérez leurs menaces, et donnez à vos serviteurs d’annoncer votre parole avec une pleine assurance, 30en étendant votre main pour qu’il se fasse des guérisons, des miracles et des prodiges, par le nom de votre saint serviteur Jésus.”[3]

31Quand ils eurent prié, le lieu où ils étaient réunis trembla : ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et ils annoncèrent la parole de Dieu avec assurance.

3. Union des premiers fidèles (iv, 32-37).

32La multitude des fidèles n’avait qu’un cœur et qu’une âme ; nul n’appelait sien ce qu’il possédait, mais tout était commun entre eux. 33Avec beaucoup de force les apôtres rendaient témoignage de la résurrection du Sauveur Jésus, et une grande grâce était sur eux tous. 34Car il n’y avait parmi eux aucun indigent : tous ceux qui possédaient des terres ou des maisons les vendaient 35et en apportaient le prix aux pieds des Apôtres ; on le distribuait ensuite à chacun, selon ses besoins.

36Un lévite originaire de Chypre, Joseph, surnommé par les apôtres Barnabé (ce qui se traduit Fils de consolation),[4]

37possédait un champ ; il le vendit, en apporta l’argent et le déposa aux pieds des Apôtres.
  1. 25. Par l’Esprit-Saint. Ces mots ne se trouvent pas dans un grand nombre de cursifs. Ils sont omis également par S. Chrysostome, Œcumenius, Théoph., etc. — Pourquoi les nations ont-elles frémi ? début du Ps. ii.
  2. 27. Allusion au mot du Ps. ii, v, 2, qui vient d’être cité “et contre son Christ”, en hébreu : “et contre son oint.” — Les Gentils, les soldats étrangers et païens, la cohorte romaine. — Et les peuples d’Israël. Ce pluriel assez étrange provient de l’application littérale que l’on veut faire aux circonstances présentes du texte davidique, et spécialement des paroles “Pourquoi… les peuples ont-ils formé de vains complots ? (v. 25b),”
  3. 30. Votre saint serviteur, comme au verset 27 : comp. iii, 13. Vulgate, votre saint Fils, Jésus. παῖς signifiant serviteur et enfant, la Vulgate a traduit tantôt enfant, fils (iii, 13 ; iv, 30), tantôt serviteur (iv, 27).
  4. 36-37. Fils de consolation, ou d’exhortation, c’est-à-dire, suivant un hébraïsme très fréquent, celui qui s’entend bien à exhorter, ou à consoler.