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Page:La Sainte Bible, trad Crampon, édition 1923.djvu/1593

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Chap. XV, 21.
Chap. XVI, 3.
ACTES DES APÔTRES.

21Car, depuis bien des générations, Moïse a dans chaque ville des hommes qui le prêchent, puisqu’on le lit tous les jours de sabbat dans les synagogues. »[1]

22Alors il parut bon aux Apôtres et aux Anciens, ainsi qu’à toute l’Église, de choisir quelques-uns d’entre eux pour les envoyer à Antioche avec Paul et Barnabé ; on choisit Jude, surnommé Barsabas, et Silas, personnages éminents parmi les frères. 23Ils les chargèrent d’une lettre ainsi conçue :

« Les Apôtres, les Anciens et les frères, aux frères d’entre les Gentils qui sont à Antioche, en Syrie et en Cilicie, salut !

24Ayant appris que quelques-uns des nôtres sont venus, sans aucun mandat de notre part, vous troubler par des discours qui ont bouleversé vos âmes, 25nous nous sommes assemblés et nous avons jugé à propos de choisir des délégués et de vous les envoyer avec nos bien-aimés Barnabé et Paul, 26ces hommes qui ont exposé leur vie pour le nom de notre Seigneur Jésus-Christ. 27Nous avons donc député Jude et Silas, qui vous diront de vive voix les mêmes choses. 28Il a semblé bon au Saint-Esprit et à nous de ne vous imposer aucun fardeau au-delà de ce qui est indispensable, savoir, 29de vous abstenir des viandes offertes aux idoles, du sang, de la chair étouffée et de l’impureté. En vous gardant de ces choses, vous ferez bien. Adieu. »[2]

30Ayant donc pris congé, les députés se rendirent à Antioche, assemblèrent tous les fidèles et leurs remirent la lettre. 31On en fit lecture et tous furent heureux de la consolation qu’elle renfermait. 32Jude et Silas, qui étaient eux-mêmes prophètes, adressèrent plusieurs fois la parole aux frères, pour les exhorter et les affermir. 33Après un séjour de quelque temps, ils furent congédiés par les frères, avec des souhait de paix vers ceux qui les avaient envoyés.

34Toutefois, Silas trouva bon de rester, et Jude s’en alla seul à Jérusalem.[3]
III. — DEUXIÈME MISSION DE S. PAUL.

[XV, 35 — XVIII, 22.]
A. — D’Antioche de Syrie à Troas.

[XV, 35 — XVI, 10.]


Différend entre Paul et Barnabé (xv, 35-39). Accompagné de Silas, Paul parcourt la Syrie et la Cilicie (40-41). Il s’adjoint Timothée et traverse la Phrygie, la Galatie, la Mysie, etc. (xvi, 1-8). À Troas, une vision l’envoie en Macédoine (9-10).

35Paul et Barnabé demeurèrent à Antioche, enseignant et annonçant avec plusieurs autres la parole du Seigneur. 36Au bout de quelques jours, Paul dit à Barnabé : « Retournons visiter les frères dans les différentes villes où nous avons annoncé la parole du Seigneur, pour voir dans quel état ils se trouvent. » 37Barnabé voulait emmener aussi Jean, surnommé Marc ; 38mais Paul jugeait bon de ne pas prendre pour compagnon un homme qui les avait quittés depuis la Pamphylie, et qui n’avait pas été à l’œuvre avec eux. 39Ce dissentiment fut tel qu’ils se séparèrent l’un de l’autre ; et Barnabé, prenant Marc, s’embarqua avec lui pour Chypre.

40Paul fit choix de Silas, et partit, recommandé par les frères à la grâce de Dieu. 41Il parcourut la Syrie et la Cilicie, fortifiant les Églises.[4]


Paul se rendit ensuite à Derbé, puis à Lystres. Il y avait là un disciple nommé Timothée, fils d’une juive chrétienne et d’un père grec.[5] 2Ses frères de Lystres et d’Iconium rendaient de lui un bon témoignage.

3Paul voulut l’emmener avec lui, et l’ayant pris, il le circoncit, à cause des Juifs qui étaient dans ces contrées ; car tous savaient que son père
  1. 21. Comme la loi qui formule ces quatre interdictions est lue chaque jour de sabbat dans les synagogues, les judéo-chrétiens entendant lire toutes les semaines les défenses de Moïse seraient peinés et froissés, si les fidèles sortis de la gentilité ne s’y conformaient pas comme eux.
  2. 29. Adieu, litt. — bon courage, soyez forts, formule de salutation ou de souhait qui signifie : portez-vous bien.
  3. 34. Plusieurs manuscrits importants ajoutent ce verset. Son authenticité paraît garantie par le verset 40, d’après lequel Silas était resté à Antioche.
  4. 41. Fortifiant les Églises, notre Vulgate ajoute : Et leur ordonnant de garder ce qui avait été prescrit par les Apôtres et les Anciens. Ces mots manquent dans presque tous les manuscrits grecs. L’Amiatinus ne connaît pas non plus ce membre de phrase. Il semble donc être une glose empruntée au chapitre suivant, vers. 4.
  5. XVI, 1. Né à Lystres, et converti à la foi, avec sa mère Eunice (II Tim. i, 5), lors du passage de S. Paul (xiv, 6).