l’iniquité ; c’est pourquoi, ô Dieu, ton Dieu t’a oint d’une huile d’allégresse au-dessus de tous tes compagnons. » 10Et encore : « C’est toi, Seigneur, qui as au commencement fondé la terre, et les cieux sont l’ouvrage de tes mains ;[1] 11ils périront, mais tu demeures ; ils vieilliront tous comme un vêtement ; 12comme un manteau tu les rouleras, et ils seront changés ; mais toi, tu restes le même, et tes années ne s’épuiseront point. » 13Et auquel des anges a-t-il jamais dit : « Assieds-toi[2] à ma droite, jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis l’escabeau de tes pieds ? » 14Ne sont-ils pas tous des esprits au service de Dieu, envoyés comme serviteurs pour le bien de ceux qui doivent recevoir l’héritage du salut ?
1C’est pourquoi nous devons nous attacher avec plus de soin aux choses que nous avons entendues de peur que nous ne venions à être entraînés. 2Car, si déjà la parole promulguée par des anges a eu son effet, et si toute transgression et toute désobéissance a reçu en retour un juste châtiment, 3comment pourrons-nous échapper, si nous venions à négliger un message si salutaire, qui, annoncé d’abord par le Seigneur, nous a été sûrement transmis par ceux qui l’ont entendu de lui, 4Dieu confirmant leur témoignage par des signes, des prodiges et toutes sortes de miracles, ainsi que par les dons du Saint-Esprit, répartis selon sa volonté ?[3] 5En effet, ce n’est pas à des anges que Dieu a soumis le monde à venir dont nous parlons. 6Aussi quelqu’un a-t-il écrit quelque part ce témoignage : « Qu’est-ce que l’homme, pour que vous vous souveniez de lui ; ou le fils de l’homme pour que vous en preniez soin ?[4] 7Vous l’avez abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges ; vous l’avez couronné de gloire et d’honneur, [vous l’avez établi sur les ouvrages de vos mains], 8vous avez mis toutes choses sous ses pieds. « En effet, en lui soumettant toutes choses, Dieu n’a rien laissé en dehors de son empire. Or à présent nous ne voyons pas encore que toutes choses lui soient soumises. 9Mais celui qui « a été abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges, « Jésus, nous le voyons couronné de gloire et d’honneur à cause de la mort qu’il a soufferte, afin que, par la grâce de Dieu, il goûtât la mort pour tous. 10En effet, il était bien digne de celui pour qui et par qui sont toutes choses, qu’ayant à conduire à la gloire un grand nombre de fils, il élevât par les souffrances au plus haut degré de perfection le chef qui les a guidés vers le salut. 11Car celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés, tous sont d’un seul. C’est pourquoi Jésus-Christ ne rougit point de les appeler frères, lorsqu’il dit : 12« J’annoncerai ton nom à mes frères, je te louerai au milieu de l’assemblée. »[5] 13Et encore : « Je mettrai ma confiance en lui. « Et encore : « Me voici, moi et les enfants que Dieu m’a donnés. » 14Puis donc que les « enfants « ont eu en partage le sang et la chair, lui aussi y a participé également, afin de briser par sa mort la puissance de celui qui a l’empire de la mort, c’est-à-dire du diable, 15et de délivrer ceux que la crainte de la mort retenait toute leur vie assujettis à la servitude. 16Car certes ce n’est pas à des anges qu’il vient en aide, mais c’est à la postérité d’Abraham.
- ↑ 10-12. Ps. ci (100), 26-28. — Tu demeures, d’autres manuscrits et la Vulgate, tu demeureras. — Tu les rouleras ; d’autres manuscrits et la Vulg., tu les changeras.
- ↑ 13. Assieds toi, etc., citation du Ps. xcix (100), 1, où le Messie (Matth. xxii, 2 sv.) est représenté sous les traits d’un souverain, réuniss-sant en lui la double dignité de roi et de prêtre. Comp. Act. ii, 34, 35 ; I Cor. xv, 24-26.
- ↑ II, 4. Les dons du Saint-Esprit : voy. I Cor. xii, 1-6.
- ↑ 6-7. Ps. viii, 5-7, βραχυ peut signifier un peu au-dessous, ou pour un peu de temps au-dessous. S. Paul paraît le prendre ici dans le second sens, ou suivant quelques-uns dans les deux sens. Dans le psaume, qui selon le sens littéral se rapporte à l’homme en général, cette expression est prise dans le premier sens. Et dans le texte hébreu au lieu des Anges, il s’agit de Dieu même. La fin du verset manque dans plusieurs mss. grecs.
- ↑ 12, 13. Ps. xxii (21), 23. (Cf. Matth. xxvii, 46. ; Jean, xix, 24). — Is. viii, 17 sv.
Psaume le psalmiste célèbre l’union mystique du Roi-Messie avec l’Église, c.-à-d. avec la postérité d’Israël convertie à l’Évangile et amenant au Roi sauveur les nations païennes. — L’huile d’allégresse, l’huile parfumée que dans certaines circonstances on répandait sur la tête de celui que l’on voulait honorer. Comp. Ps civ (103), 15 ; Is. lxi, 3 ; image de la gloire suprême dont jouit le Sauveur, après ses humiliation et ses souffrances, éternellement assis avec les rachetés (ii, 11, Rom. viii, 17) au festin des noces célestes. Comp. Matth. xxii, 2 sv. ; xxvi, 29 ; Apoc. xxi, 2-4.