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Page:La Sainte Bible, trad Crampon, édition 1923.djvu/1705

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Chap. VII, 10.
Chap. VIII, 9.
ÉPÎTRE AUX HÉBREUX.

10car il était encore dans son aïeul[1], lorsque Melchisédech alla à sa rencontre. 11Si donc la perfection avait pu être réalisée par le sacerdoce lévitique, — car c’est sous lui que le peuple reçut la loi, — quelle nécessité y avait-il qu’il surgît un autre prêtre « selon l’ordre de Melchisédech », et non selon l’ordre d’Aaron ? 12Car, le sacerdoce étant changé, il est nécessaire que la Loi le soit aussi. 13En effet, celui de qui ces paroles sont dites appartient à une autre tribu, dont aucun membre n’a servi à l’autel : 14il est notoire en effet que notre Seigneur est sorti de Juda, tribu à laquelle Moïse n’a jamais attribué le sacerdoce. 15Cela devient plus évident encore, s’il surgit un autre prêtre à la ressemblance de Melchisédech, 16institué, non d’après les prescriptions d’une loi charnelle, mais selon la puissance d’une vie qui ne finit point, 17selon ce témoignage : « Tu es prêtre pour toujours selon l’ordre de Melchisédech. » 18Ainsi, a été abrogée la première ordonnance, à cause de son impuissance et de son inutilité, 19— car la Loi n’a rien amené à la perfection, — mais elle a été l’introduction à une meilleure espérance, par laquelle nous avons accès auprès de Dieu.

2. Chap. vii, 20-28 : Autres prérogatives du sacerdoce de Jésus-Christ. — Seul Jésus a été établi prêtre avec serment (20-22), prêtre unique (23-25) et parfait (26-28).

20Et comme cela ne s’est point fait sans serment, — car, tandis que les autres[2] ont été établis prêtres sans serment, 21celui-ci l’a été avec serment par celui qui lui a dit : « Le Seigneur l’a juré, et il ne s’en repentira pas : Tu es prêtre pour toujours selon l’ordre de Melchisédech », — 22Jésus est par cela même le garant d’une alliance supérieure. 23De plus, ils forment, eux, une longue série de prêtres, parce que la mort les empêchait de l’être toujours ;[3] 24mais lui, parce qu’il demeure éternellement, il possède un sacerdoce qui ne se transmet point. 25De là vient aussi qu’il peut sauver parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu par lui, puisqu’il est toujours vivant pour intercéder en leur faveur. 26Tel est, en effet, le grand prêtre qu’il nous fallait, saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs, et élevé au-dessus des cieux ; 27qui n’a pas besoin, comme les grands prêtres, d’offrir chaque jour des sacrifices d’abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple, — car ceci, il l’a fait une fois pour toutes en s’offrant lui-même. 28La Loi, en effet, institue grands prêtres des hommes sujets à la faiblesse ; mais la parole du serment, intervenue après la Loi, institue le Fils qui est arrivé à la perfection pour l’éternité.

B. — Les Offrandes et les Sacrifices.

1. Chap. viii, 1-13Jésus-Christ est ministre du sanctuaire véritable (1-5). Il est médiateur d’une alliance nouvelle, plus excellente, et fondée sur de meilleures promesses (6-13).

Cela étant dit, l’essentiel est que nous avons ainsi un grand prêtre qui s’est assis à la droite du trône de la majesté divine dans les cieux, 2comme ministre du sanctuaire et du vrai tabernacle, qui a été dressé par le Seigneur, et non par un homme. 3Car tout grand prêtre est établi pour offrir des oblations et des sacrifices ; d’où il est nécessaire que lui aussi ait quelque chose à offrir. 4S’il était sur la terre, il ne serait pas même prêtre, puisqu’il s’y trouve des prêtres chargés d’offrir les oblations selon la Loi, — 5lesquels célèbrent un culte qui n’est qu’une image et une ombre des choses célestes, comme Moïse en fut divinement averti lorsqu’il dut construire le tabernacle : « Regarde, dit le Seigneur, tu feras tout d’après le modèle qui t’a été montré sur la montagne. »[4] 6Mais notre grand prêtre a reçu un ministère d’autant plus élevé, qu’il est médiateur d’une alliance supérieure et fondée sur de meilleures promesses. 7En effet, si la première alliance avait été sans défaut, il n’y aurait pas eu lieu de lui en substituer une seconde.[5] 8Car c’est bien un blâme que Dieu exprime, quand il leur dit : « Voici, dit le Seigneur, que les jours viennent où je contracterai une alliance nouvelle avec la maison d’Israël et avec la maison de Juda ;[6] 9non pas une alliance comme celle

  1. 10. Dans son aïeul, m. à m. dans les reins de son père.
  2. 20. Les autres, c.-à-d. les fils de Lévi ; celui-ci, Jésus.
  3. 23-24. Qui ne se transmet point : D’autres, qui n’est pas commutable (Vulg. éternel), qui ne doit pas être remplacé par un autre.
  4. VIII, 5. Exod. xxv, 40.
  5. 7-8. La Vulgate, d’après une autre leçon : C’est en les (les Israélites) blâmant que Dieu dit. Dans ce passage, Dieu blâme plutôt le peuple que la loi ; mais voy. Act. xv, 10.
  6. 8-10. Cit. de Jér. xxxi, 31-34, d’après les Septante.