Aller au contenu

Page:La Sainte Bible, trad Crampon, édition 1923.djvu/1707

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Chap. IX, 16.
Chap. X, 14.
ÉPÎTRE AUX HÉBREUX.

alliance, ceux qui ont été appelés reçoivent l’héritage éternel qui leur a été promis. 16Car, là où il y a un testament, il est nécessaire que la mort du testateur intervienne ;[1] 17parce qu’un testament n’a son effet qu’en cas de mort, étant sans force lorsque le testateur est en vie. 18Voilà pourquoi même la première alliance n’a pas été inaugurée sans effusion de sang. 19Moïse, après avoir proclamé devant tout le peuple tous les commandements selon la teneur de la Loi, prit le sang des taureaux et des boucs, avec de l’eau, de la laine écarlate et de l’hysope, et il fit l’aspersion sur le Livre lui-même et sur tout le peuple,[2] 20en disant : « Voici le sang de l’alliance que Dieu a contractée avec vous. » 21Il aspergea de même avec le sang le tabernacle et tous les ustensiles du culte. 22Et d’après la Loi, presque tout se purifie avec du sang ; et sans effusion de sang il n’y a pas de rémission. 23Puisque les images des choses qui sont dans les cieux devaient être purifiées de cette manière, il était donc nécessaire que les choses célestes elles-mêmes fussent inaugurées par des sacrifices supérieurs à ceux-là. 24Car ce n’est pas dans un sanctuaire fait de main d’homme, image du véritable, que le Christ est entré ; mais il est entré dans le ciel même, afin de se tenir désormais pour nous présent devant la face de Dieu.[3] 25Et ce n’est pas pour s’offrir lui-même plusieurs fois, comme le grand prêtre entre chaque année dans le sanctuaire avec un sang qui n’est pas le sien : 26autrement il aurait dû souffrir plusieurs fois depuis la fondation du monde ; mais il s’est montré une seule fois, dans les derniers âges, pour abolir le péché par son sacrifice. 27Et comme il est arrêté que les hommes meurent une seule fois, après quoi vient le jugement, 28ainsi le Christ, après s’être offert une seule fois pour ôter les péchés de la multitude, apparaîtra une seconde fois, sans péché, pour donner le salut à ceux qui l’attendent.

4. Chap. x, 1-18 : La mort de Jésus-Christ nécessaire pour notre sanctification. — La multiplicité des sacrifices dans l’ancienne loi, preuve de leur impuissance à effacer le péché (1-4) ; c’est pourquoi Jésus-Christ s’est offert comme victime volontaire (5-10). Les sacrifices de l’ancienne loi, sans cesse renouvelés : le sacrifice de Jésus-Christ unique et parfait (11-18).

La Loi, en effet, n’ayant qu’une ombre des biens à venir, et non l’image même des choses, ne peut jamais, par ces mêmes sacrifices que l’on offre sans interruption chaque année, sanctifier parfaitement ceux qui s’en approchent. 2Autrement n’aurait-on pas cessé de les offrir ; car ceux qui rendent ce culte, une foi purifiés, n’auraient plus eu aucune conscience de leurs péchés.[4] 3Tandis que, par ces sacrifices, on rappelle chaque année le souvenir des péchés ; 4parce qu’il est impossible que le sang des taureaux et des boucs enlève les péchés. 5C’est pourquoi le Christ dit en entrant dans le monde : « Vous n’avez voulu ni sacrifice, ni oblation, mais vous m’avez formé un corps ;[5] 6vous n’avez agréé ni holocaustes, ni sacrifices pour le péché. 7Alors j’ai dit : Me voici (car il est question de moi dans le rouleau du livre), je viens ô Dieu, pour faire votre volonté. » 8Après avoir commencé par dire : « Vous n’avez voulu et vous n’avez agréé ni oblations, ni holocaustes, ni sacrifices pour le péché », — toutes choses qu’on offre selon la Loi, 9il ajoute ensuite : « Voici que je viens pour faire votre volonté. » Il abolit ainsi le premier point, pour établir le second. 10C’est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l’oblation que Jésus-Christ a faite, une fois pour toutes, de son propre corps. 11Et tandis que tout prêtre se présente chaque jour pour accomplir son ministère, et offre plusieurs fois les mêmes victimes, qui ne peuvent jamais enlever les péchés, 12lui au contraire, après avoir offert un seul sacrifice pour les péchés, « s’est assis » pour toujours « à la droite de Dieu » 13attendant désormais « que ses ennemis deviennent l’escabeau de ses pieds. »[6]

14Car, par une oblation unique, il a procuré la perfection pour toujours à ceux qui
  1. 16. Testament : le mot grec διαθήκη a le double sens d’alliance et de testament.
  2. 19-21. Voy. Marc, xiv, 24.
  3. 24. Car c’est dans le ciel même que le Christ (Vulg. Jésus) est entré.
  4. X, 2. N’aurait-on pas cessé : la Vulgate et plusieurs manuscrits, on aurait cessé.
  5. 5-7. Vous m’avez, etc. En hébreu (Exod. xxi, 5) ; ou bien vous m’avez ouvert les oreilles, pour que je reçoive et exécute vos ordres. La leçon des Septante, suivie par notre auteur, est due peut-être à une altération du texte.
  6. 13. Ps. cx (109), 1 ; I Cor. xv, 22 sv.