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Page:La Sainte Bible, trad Crampon, édition 1923.djvu/1725

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Chap. I, 20.
Chap. II, 18.
IIE ÉPÎTRE DE PIERRE.

prophétique, à laquelle vous faites bien de prêter attention, comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour vienne à poindre et que l’étoile du matin se lève dans vos cœurs. 20Mais sachez avant tout qu’aucune prophétie de l’Écriture ne procède d’une interprétation propre,[1]

21car ce n’est pas par une volonté d’homme qu’une prophétie a jamais été apportée, mais c’est poussés[2] par l’Esprit-Saint que les saints hommes de Dieu ont parlé.

II. — LES FAUX DOCTEURS ET LE DEUXIÈME AVÈNEMENT DE JÉSUS-CHRIST.

[II, 1 — III, 17.]


1. Chap. ii : Les faux docteurs. — a) Le fait : il y en aura (1-3) ; mais ils n’échapperont point au juste châtiment de Dieu (4-10). — b) Leurs mœurs (10-22).

Or, comme parmi le peuple il y eut aussi de faux prophètes, de même il y aura parmi vous de faux docteurs, qui introduiront sourdement des sectes pernicieuses, et qui, reniant le Seigneur qui les a rachetés, attireront sur eux une prompte ruine. 2Plusieurs les suivront dans leurs désordres, et ils exposeront la doctrine de la vérité à être calomniée. 3Par cupidité, ils trafiqueront de vous avec des paroles artificieuses ; mais leur condamnation depuis longtemps ne se repose point, et leur ruine ne s’endort point. 4Si Dieu, en effet, n’a pas épargné les anges qui avaient péché, mais les a précipités dans l’enfer[3] et les a livrés aux abîmes des ténèbres, où il les garde pour le jugement ; 5s’il n’a pas épargné l’ancien monde, mais en préservant Noé, lui huitième, comme prédicateur de la justice, lorsqu’il fit venir le déluge sur un monde d’impies ; 6s’il a condamné à une totale destruction et réduit en cendres les villes de Sodome et de Gomorrhe, pour servir d’exemple aux impies à venir, 7et s’il a délivré le juste Lot, affligé de la conduite de ces scélérats

8(car, à cause de ce qu’il voyait et de ce qu’il entendait, ce juste, continuant à habiter au milieu d’eux, avait chaque jour son âme vertueuse tourmentée de leurs œuvres iniques) : — 9c’est que le Seigneur sait délivrer de l’épreuve les hommes pieux, et réserver les méchants pour être punis au jour du jugement, 10mais surtout ceux qui s’abandonnent aux impures convoitises de la chair, et méprisent la souveraineté. Audacieux et arrogants, ils ne craignent pas de blasphémer les gloires,[4] 11quand des anges, supérieurs en force et en puissance, ne portent pas [devant le Seigneur], de jugement injurieux contre elles. 12Mais eux, semblables à des animaux stupides, destinés par leur nature à être pris et à périr, ils se répandent en injures contre ce qu’ils ignorent, et ils périront aussi par leur propre corruption : 13ce sera le salaire de leur iniquité. Leur félicité est de passer chaque jour dans les délices ; ils ne sont que tache, et que honte, ils se font un plaisir de vous tromper, en faisant bonne chère avec vous. 14Ils ont les yeux pleins d’adultère, insatiables de péché ; ils prennent à leurs amorces les âmes inconstantes ; ils ont le cœur exercé à la cupidité : ce sont des enfants de malédiction.[5] 15Ils ont quitté le droit chemin, et se sont égarés en suivant la voie de Balaam, fils de Bosor, qui aima le salaire de l’iniquité,[6] 16mais qui fut repris de sa désobéissance : une bête de somme, muette, faisant entendre une voix humaine, réprima la folie du prophète. 17Ce sont des fontaines sans eau, des nuées agitées par un tourbillon : la profondeur des ténèbres leur est réservée.

18Avec leurs théories pompeuses et vides, ils attirent dans les convoitises de la
  1. 20. D’une interprétation propre. Ce n’est pas de la pensée humaine et personnelle du prophète que vient la prophétie de l’Écriture ; car c’est poussés par le Saint-Esprit, etc. — Le sens n’est donc pas : n’est pas affaire d’interprétation privée par opposition à l’interprétation officielle et authentique de l’Église. Il ne s’agit pas ici (cf. vers. 21) du magistère chargé d’expliquer les prophéties.
  2. 21. Poussés par le souffle du divin Esprit. Vulg. inspirés. — De la part de Dieu ; Vulg. que des saints hommes de Dieu ont parlé, ici prophétisé (Hébr. i, 1).
  3. II, 4. L’enfer litt. le Tartare, équivalent grec de la Gehenna. Aux abîmes (en gr. σιροῖς ou συροῖς) ; d’après une autre leçon suivie par la Vulgate, aux liens (en grec συραῖς), les ténèbres étant considérées comme une prison.
  4. 10-11. La souveraineté de J.-C. D’autres l’autorité en général. — Les gloires : le contexte suivant montre qu’il s’agit des mauvais anges. Comp. Jud. 8. — Devant le Seigneur manque dans plusieurs manuscrits comme dans la Vulgate. — Contre elles c’est-à-dire les gloires, la souveraineté ; Vulgate et quelques manuscrits adversum se, les uns contre les autres.
  5. 14. Quelques-uns traduisent : pleins de la femme adultère. Mais le mot grec signifie aussi : crime d’adultère.
  6. 15. Nombr. xxii, 17, 22 ; Deut. xxiii, 3-5.