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Chap. IV, 8.
Chap. V, 14.
APOCALYPSE DE S. JEAN.

second à un jeune taureau, le troisième a comme la face d’un homme, et le quatrième ressemble à un aigle qui vole. 8Ces quatre animaux ont chacun six ailes ; ils sont couverts d’yeux tout à l’entour et au dedans, et ils ne cessent jour et nuit de dire : “Saint, saint, saint est le Seigneur, le Dieu Tout-Puissant, qui était, qui est et qui vient !”[1] 9Quand les animaux rendent gloire, honneur et actions de grâces à Celui qui est assis sur le trône, à Celui qui vit aux siècles des siècles, 10les vingt-quatre vieillards se prosternent devant Celui qui est assis sur le trône, et adorent Celui qui vit aux siècles des siècles, et ils jettent leurs couronnes devant le trône, en disant : 11“Vous êtes digne, notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la gloire et l’honneur, et la puissance, car c’est vous qui avez créé toutes choses, et c’est à cause de votre volonté qu’elles ont eu l’existence et qu’elles ont été créées.”


Puis je vis dans la main droite de Celui qui était assis sur le trône un livre écrit en dedans et en dehors, et scellé de sept sceaux.[2] 2Et je vis un ange puissant qui criait d’une voix forte : “Qui est digne d’ouvrir le livre et d’en rompre les sceaux ?” 3Et personne ni dans le ciel, ni sur la terre, ne pouvait ouvrir le livre ni le regarder.[3] 4Et moi je pleurais beaucoup de ce qu’il ne se trouvait personne qui fût digne d’ouvrir le livre, ni de le regarder. 5Alors un des vieillards me dit : “Ne pleure point ; voici que le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David, a vaincu, de manière à pouvoir ouvrir le livre et ses sept sceaux.”[4] 6Et je vis, et voici qu’au milieu du trône et des quatre animaux, et au milieu des vieillards, un Agneau était debout : il semblait avoir été immolé ; il avait sept cornes et sept yeux, qui sont les sept Esprits de Dieu envoyés par toute la terre.[5] 7Il vint, et reçut le livre de la main droite de Celui qui était assis sur le trône. 8Quand il eut reçu[6] le livre, les quatre animaux et les vingt-quatre vieillards se prosternèrent devant l’Agneau, tenant chacun une harpe et des coupes d’or pleines de parfums, qui sont les prières des saints. 9Et ils chantaient un cantique nouveau, en disant : “Vous êtes digne de recevoir le livre et d’en ouvrir les sceaux ; car vous avez été immolé et vous avez racheté pour Dieu, par votre sang, des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation ; 10et vous les avez faits rois et prêtres, et ils régneront sur la terre.”[7] 11Puis je vis, et j’entendis autour du trône, autour des animaux et des vieillards, la voix d’une multitude d’anges, et leur nombre était des myriades et des milliers de milliers. 12Ils disaient d’une voix forte : “L’Agneau qui a été immolé est digne de recevoir la puissance, la richesse,[8] la sagesse, la force, l’honneur, la gloire et la bénédiction.” 13Et toutes les créatures qui sont dans le ciel, sur la terre, sous la terre et dans la mer, et toutes les choses qui s’y trouvent, je les entendis qui disaient : “À Celui qui est assis sur le trône et à l’Agneau, louange, honneur, gloire et puissance dans les siècles des siècles !” 14Et les quatre animaux disaient : “Amen !”

Et les vieillards se prosternèrent et adorèrent [Celui qui vit aux siècles des siècles].


II. — Les six premiers sceaux (vi, 1-17) nous révèlent les grandes lignes des décrets divins : 1° J.-C. sera vainqueur (1er sceau, 2) ; 2° Les fléaux seront les ministres de sa justice (2e, 3e et 4e sceaux, 3-8) ; 3° Mais ce triomphe, appelé par les Saints, ne viendra qu’à son heure (5e sceau, 9-11) ; 4° Il sera précédé d’un ébranlement terrible de l’univers (6e sceau, 12-17).
Et je vis l’Agneau qui ouvrit le premier des sept sceaux,
  1. 8. Isaïe (vi, 2).
  2. V, 1. Un livre, littér. un rouleau, tels qu’étaient les livres alors, formé à ce qu’il semble de sept feuilles de parchemin roulées autour d’un bâton, et écrites, non seulement en dedans, c’est-à-dire du côté qui regarde le bâton, mais encore en dehors du côté extérieur, ce que les anciens appelaient un opistographe : symbole du riche contenu du livre ; impossible d’y rien ajouter : les décrets divins y sont complets. Comp. Ezéch. ii, 9 sv.Scellé de sept sceaux ; chaque feuille était sans doute entourée d’un cordon assujetti par un sceau, de sorte que le premier sceau étant levé et la première feuille étant lue, les autres restaient encore scellées. Sens : les décrets de Dieu relatifs à son royaume sont un mystère caché, dont la connaissance, dérobée à toute créature, ne peut être donnée que par une révélation.
  3. 3. Le regarder, voir ce qui était dedans.
  4. 5. Gen. xlix, 9 ; Is. xi, 1-10À vaincu, dans le sens absolu ; sous-entendu : le péché, la mort, le démon ; et par cette victoire, il s’est rendu digne d’ouvrir le livre des destinées de l’Église. D’autres, au lieu de a vaincu, traduisent, a obtenu le pouvoir d’ouvrir le livre.
  5. 6. Jean, i, 18 ; I Pier. i, 19 ; I Cor. v, 7 ; Isaïe liii, 7. — Sept cornes, symbole de sa force ; sept yeux, symbole de sa toute-science, qui sont, les cornes aussi bien que les yeux, les sept Esprits, etc. (i, 4 ; iv, 5).
  6. 8. Reçu : Vulgate, ouvert, mais voy. vii, 1 ; il faudrait lire sans doute accepisset au lieu de aperuisset.
  7. 10. La Vulgate et plusieurs manuscrits grecs portent : vous nous avez rachetés… vous nous avez faits… nous régnerons, etc.
  8. 12. La richesse : d’après la Vulgate : La divinité ; mais il faut probablement lire divitias au lieu de divinitatem.