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Dictionnaire du Nouveau Testament


bientôt Paul et Barnabé y exercèrent leur zèle. Là on commença à prêcher l’Evangile aux Gentils, et les nombreux convertis, de nation et de langue diverses, pour ne pas être confondus avec les Juifs y reçurent le nom de chrétiens (Act. xi, 26). Cette ville doit à sa situation, et aussi au caractère cosmopolite de sa population, d’avoir été choisie pour être le premier centre des missions païennes : elle fut le point de départ des voyages apostoliques de S. Paul (Act, xi, 19, 28 ; xiii, 1 ; xiv, 26 ; xv, 36 ; xviii, 22 ; Gal. ii, 11). Antioche était la résidence du légat propréteur de la province impériale de Syrie ; le procurateur de Judée dépendait de son autorité.

ARIMATHIE. — D’après quelques modernes, cette ville, que S. Luc (xxiii, 51), nous dit être une ville de Judée, serait la même que Ramathaim-Sophim, patrie de Samuel, dans la montagne d’Ephraïm, dont on montre aujourd’hui l’emplacement sur une colline pittoresque qui se dresse au N.-O. de Jérusalem, Nebi Samouïl. D’autres préfèrent l’opinion de S. Jérôme et des auteurs anciens qui identifient Arimathie avec la Ramléh actuelle, ville de 3.000 âmes, située dans la plaine de Saron, à trois kilomètres au sud de Lydda (ou Diospolis), à 8 heures de marche de Jérusalem. Mais Ramléh, d’après Aboulféda, est une ville relativement moderne, et il n’y a nul rapport entre Ramlèh qui signifie sable et Râmâh, Ramatha, « hauteur ». Il est préférable d’identifier Arimathie avec Rentis, localité située à 3 lieues nord-est de Lydda. Au temps d’Eusèbe, Arimathie se nommait Remphis ou Remtis. (Voir Vigouroux, Dict. de la Bible, t. I, col. 960.)

ASIE, dans le Nouveau Testament, ne désigne jamais l’immense partie du monde que nous appelons maintenant de ce nom, mais seulement la province romaine d’Asie. Elle comprenait l’Eolide, la Lydie, l’Ionie, la Carie, la Mysie jusqu’au mont Olympos, et une partie de la Phrygie. Province laissée au Sénat dans le partage de l’an 27 av. J.-C., elle était gouvernée par un proconsul qui résidait à Ephèse. Les sept églises de l’Apocalypse (i-iii) sont les villes les plus importantes de la province romaine d’Asie, et nous trouvons là une preuve que ce terme « Asie » (Apoc. i, 4), désigne la province romaine avec ses limites officielles. Cependant S. Luc (Act. xvi, 6), prend le nom d’Asie dans le sens primitif et plus restreint de la région d’Ephèse, puisqu’il la distingue de la Phrygie et de la Mysie qui faisaient partie de la province romaine. C’est la région du littoral qu’Eunope (Edit. Didot, p. 466-467) appelle « l’Asie autour d’Ephèse ». S. Paul paraît prendre ce mot dans le même sens (I Cor. xvi, 19 ; II Cor. i, 8 ; II Tim. i, 15).

ASIE MINEURE. — Ce que nous appelons de ce nom n’est pas connu dans le Nouveau Testament sous cette dénomination. Mais les contrées ou provinces qui forment l’Asie Mineure y sont designées sous leur nom particulier, comme l’Asie, la Bithynie la Galatie, la Pamphylie, la Cappadoce, etc. Voir la carte des trois premiers voyages de S. Paul.

BAPTÊME DE S. JEAN-BAPTISTE — A sa prédication, S. Jean avait joint sous l’inspiration de Dieu (Jean, i, 23), un rite extérieur, un baptême, c’est-à-dire un bain par immersion complète dans les eaux du Jourdain. Analogue aux diverses espèces d’ablutions prescrites par la loi mosaïque à ceux qui avaient contracté des souillures légales (Lévit. xi-xv), ce baptême avait un but spécial : c’était de préparer les Juifs à entrer dans le royaume de Dieu et à recevoir le Messie par qui ce royaume allait bientôt s’établir. — Les oracles des Prophètes décrivent le temps du Messie comme le commencement d’un nouvel ordre de choses, d’un monde nouveau d’une régénération. Pour faire partie de ce nouveau royaume, la première disposition requise, c’était le repentir de ses fautes la pureté de conscience, la transformation morale de l’âme avec le changement de vie qui en est la conséquence. L’immersion complète dans le Jourdain était le symbole de cette purification intérieure. Elle rappelait aux pécheurs le souvenir de leurs fautes et leur enseignait que leur âme, surtout, avait besoin d’être lavée de ses impuretés. Pour assurer davantage encore cette pureté de l’âme, le baptême était accompagné de la confession des péchés (Matth. iii, 6). Cette confession n’était, semble-t-il, ni une de ces formules générales dont tout homme pourrait se servir pour se déclarer pécheur, ni l’aveu détaillé, complet, précis, exigé dans la confession sacramentelle. C’était une accusation plus ou moins complète dont l'étendue et la précision se mesuraient à la ferveur et à l’humilité des divers pénitents. Le baptême de Jean était donc plus excellent que les ablutions antérieures, mais il était bien inférieur, par son efficacité, à celui de Jésus-Christ. Il n’était pas un sacrement, au dire même du précurseur (Matth. iii, 11). Il figurait, sans l’opérer, la purification intérieure de l’âme; il n’était la cause ni du pardon ni de la grâce, mais en était simplement l’occasion, en faisant naître dans l’âme des dispositions capables de toucher le cœur de Dieu et de le porter à la miséricorde et au pardon.

Notre-Seigneur voulut se soumettre à cette pratique d’humilité et de pénitence non point qu’il fût pécheur, mais parce qu’il devait expier les péchés des hommes. S.Thomas, ajoute une autre raison : Notre-Seigneur voulait que l’eau sanctifiée solennellement par le contact de sa chair divine fût rendue ainsi plus apte à devenir la matière du sacrement de Baptême.

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