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Dictionnaire du Nouveau Testament

BÉELZÉBUB. Nom en usage chez les Juifs, au temps de J.-C., pour désigner Satan, le prince des démons. Ce nom était celui d’un dieu des Philistins, honoré à Accaron (II Rois, i, 2), Baal-Zebub, litt. Seigneur-mouche, auquel on attribuait le pouvoir d’envoyer ou de faire cesser le fléau des moucherons et autres insectes, si redouté en Orient des hommes et des troupeaux. On sait que les Grecs et les Romains avaient aussi leur Jupiter chasse-mouches, ζεύς ἆπόμυιος ou μυίγρος. Au lieu de Beelzébub, les manuscrits grecs et beaucoup de versions anciennes écrivent Beelzébul, qui veut dire, ou bien le maître de l’habitation, ici des demeures souterraines, de l’enfer (il répondrait au titre de « maître de la maison » que Notre-Seigneur donne à Satan, (Matth. x, 25); ou bien ba’al zébél, le seigneur du fumier. Cette altération du b final en l a été diversement expliquée : les uns la regardent comme un adoucissement de la prononciation introduite par les Juifs hellénistes ; les autres l’attribuent à une intention formelle des Juifs de tourner en ridicule le paganisme, en donnant un nom vil et abject à l’idole philistine.

BÉTHANIE. — L’Evangile mentionne deux localités de ce nom. L’une (Béthanie « maison ou lieu de la barque », nommée en certains manuscrits et chez quelques Pères, Bethabara, « lieu du passage ») était située au delà du Jourdain, “ où Jean baptisait ”, (Jean, i, 28). Pour l’autre, voy. Oliviers (Mont des).

BETHLÉEM. — Cette ville, située à environ 2 lieues au sud de Jérusalem, existe encore aujourd’hui sous le nom arabe de Beit-Lachm. Quoique dans la montagne et bâtie sur une hauteur rocheuse coupée à pic du côté de l’orient, elle était entourée de terrains très fertiles, plantés de vignes, d’oliviers, de figuiers et d’amandiers, d’où son nom d’Ephrata, la fertile, et de Bethléem, maison, ou lieu du pain. Beit-Lachm a une population de 8.000 habitants, dont 4.700 catholiques, 3.200 grecs non-unis, une centaine de musulmans et quelques juifs. A l’est de la ville, à 200 pas de distance, se trouve sur une hauteur le couvent latin des Pères de Terre-Sainte, qui renferme l’église bâtie par sainte Hélène à l’endroit même où naquit le Sauveur. Comme S. Luc met le lieu de naissance de J.-C. hors de la ville, rien ne peut ébranler la certitude de cette tradition, d’autant plus que la chrétienté n’a jamais perdu de vue, depuis la naissance du Sauveur, le souvenir de cette situation unique. La basilique de la Nativité est une des plus anciennes et des plus belles de tout l’Orient. De chaque côté du maître-autel part un escalier tournant qui conduit à la grotte de la Nativité. Cette grotte est longue de 36 pieds, large de 12, haute de 9. Trente-deux lampes, dont l’une a etc donnée par le roi de France Louis XIII, répandent sur la crèche du Sauveur une douce clarté, pareille à celle de la lune pendant une nuit de printemps, et rappellent que celui qui a daigné y naître est la lumière du monde. La place où la Vierge enfanta le Rédempteur des hommes est marquée par une plaque de marbre blanc. Dans cette plaque est incrustée une étoile d’argent avec l’inscription suivante :

Hic de Virgine Maria Jésus Christus natus est.


Ici, de la Vierge Marie, Jésus-Christ est né.

(Voir PP. Hugues Vincent et F. M. Abel, Bethléem, le sanctuaire de la Nativité. (Paris. 1914, in-4o.)

BETHPHAGÉ : voy. Oliviers (Mont des).

BETHSAÏDE. — Ce nom, qui signifie maison ou lieu de la pêche, désigne, dans l’Evangile, d’après de nombreux exégètes, deux villes distinctes : l’une moins importante appelée aussi bourg, est située non loin de Capharnaüm, sur le bord occidental du lac de Génésareth, par conséquent dans la Galilée ; c’était la patrie des apôtres Pierre, André et Philippe ; Jésus y séjourna souvent ; mais, indocile à sa prédication, elle provoqua les menaces du Sauveur (Matth. xi, 21 ; Luc, x, 13). L’autre, plus célèbre, était située vers l’extrémité N.-E. du même lac, dans la Gaulonitide, tétrarchie de Philippe, et nommée Julias en l’honneur de la fille de l’empereur Auguste : c’est de cette dernière qu’il serait question (Matth. xiv, 13, 22, 24 ; Marc, vi, 32, 45 ; Luc, ix, 10). — Certains auteurs (Vigouroux, Dict. Bible, t. I. col. 1715) ne croient pas nécessaire, et avec raison, semble-t-il, de distinguer deux Bethsaïde, et placent cette localité à El Mes’adieh ou à El’Aradj.

CAIPHE (Καϊάφας en grec) fut nommé grand prêtre sous le règne de Tibère, par Valérius Gratus, procurateur de Judée, probablement en l’an 18, et se maintint dans cette dignité sous Ponce-Pilate, successeur de Gratus. Mais quand Pilate eut été éloigné de la province, Caïphe fut déposé en l’an 36 par le proconsul Vitellius. Quelques jours avant la passion du Sauveur, il avait dit aux Juifs pour les exciter au meurtre : “ II est avantageux qu’un homme périsse pour le salut du peuple.” C’était, du reste, à ce qu’il paraît, un homme peu versé dans la science de la Loi, et qui se laissait dominer par Anne, son beau-père. Son vrai nom était Joseph (Ant. Jud. xxiii, ii, 2); Caïphe n’est qu’un surnom, dont on ignore la signification.

CALENDRIER JUIF. — 1o L’année. — Durant les 400 ans de leur séjour en Egypte,

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