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Dictionnaire du Nouveau Testament

5oHérode Philippe, ou simplement Philippe, fils d’Hérode l’Ancien et de Mariamne (seconde femme de ce nom, qu’il ne faut pas confondre avec Mariamne l’Asmonéenne), n’eut aucune part dans l’héritage paternel. Son demi-frère Hérode Antipas séduisit sa femme Hérodiade (Matth. xiv, 3 ; Marc, vi, 17).

6oHérodiade, fille d’AristobuIe (ce fils d’Hérode l’Ancien et de l’Asmonéenne Mariamne, massacré par son père), par conséquent petite-fille d’Hérode l’Ancien. Elle avait, d’après la volonté de son aïeul, épousé Hérode Philippe ; mais, séduite plus tard par Hérode Antipas, elle s’unit à lui, et ce fut à sa demande que S. Jean-Baptiste fut décapité (Matth. xiv, 3 sv.; Marc, vi, 17, 18).

HÉRODIENS. — Hommes attachés au parti d’Herode et des Romains. Il en est question trois fois dans l’Evangile : Matth. xxii, 16 ; Marc, iii, 6 ; xii, 18. La version syriaque du Nouveau Testament les appelle gens de la maison d’Hérode, c’est-à-dire courtisans, officiers du palais d’Hérode. Ils formaient un parti politique, mais ils peuvent aussi, en tant que favorables à la domination étrangère sur le peuple de Dieu, être regardés comme une secte religieuse proprement dite. “ Le parti des Hérodiens, dit le docteur Sepp, avait commencé à se former vingt ans à peu près avant la naissance de J.-C., lorsque Menahem, esprit fort, quitta la présidence du grand conseil, et passa dans le camp d’Hérode avec 80, ou selon d’autres 160 membres de la noblesse juive, qui étaient en même temps ses disciples. Cette coterie d’illuminés, dont les mœurs ressemblaient à celles des épicuriens, formaient avec les autres courtisans une faction et comme une secte de cour, sous le titre d’Hérodiens : c’était dans la nation le parti romain ou impérialiste. Ils occupaient presque toutes les charges. Hérode les avait initiés à sa politique astucieuse, et s’était servi d’eux pour bouleverser la constitution et les mœurs du peuple juif… Après la mort d’Hérode, le parti des Hérodiens se répandit en Galilée sous le faible Antipas ; et, malgré l’exil d’Archélaüs, digne fils de son père, il sut garder à la cour et dans le gouvernement l’influence politique dont il avait joui jusque-là. ”

ITURÉE : voy. Palestine.

JÉRICHO.Jéricho (Yeréhô) a pour étymologie ville de la lune (Yarêah) ou lieu odorant (riah). Les Chananéens à qui appartenait Jéricho avant la conquête de Josué, y avaient sans doute élevé un temple à la lune, en qui ils adoraient une de leurs divinités. Mais plus probablement l’étymologie est celle qui rattache le nom à riah, odeur, parfum et Jéricho a le sens de lieu odorant, ville des parfums, à cause des nombreuses essences aromatiques rosiers, etc., qui croissaient dans cette contrée agréable et fertile. — Jéricho était située à environ 26 kilomètres au nord-est de Jérusalem, à deux lieues et demie du Jourdain, sur la route qui, par une pente très rapide et à travers un vrai désert de collines desséchées et de vallées sans eau, descendait de Jérusalem à la vallée du Jourdain. Véritable oasis au milieu de ce désert, la plaine de Jéricho était couverte de champs de blé. Soit à cause de ses riches cultures, soit comme tête de route importante, cette cité avait, au temps de N.-S., un poste de douane, dont Zachée était le receveur en chef (Luc, xix, 1 sv.). Hérode le Grand l’avait ornée de palais et en avait fait sa résidence d’hiver. — Cette ancienne résidence royale n’était plus, il y a quelques années, qu’un pauvre groupe de huttes misérables, habitées par environ soixante familles, que leur fourberie et leur peu de sociabilité avaient rendues fameuses. De nos jours, plusieurs établissements bâtis par les pèlerins russes ou par le gouvernement turc tendent à former une Jéricho nouvelle près du village de Rîchâ, établi sur les ruines de la Jéricho ancienne.

JÉRUSALEM, en hébreu fondement de la paix ou mieux ville de la paix, ancienne capitale des Juifs.

1oHistoire. Selon Josèphe, écho sans doute sur ce point d’une tradition ancienne, mais que beaucoup d’exégètes estiment bien fragile, cette ville fut bâtie par Melchisédech, roi Chananéen. Ce qui est plus certain, c’est que vers 1400 avant notre ère, Jérusalem était déjà au nombre des villes les plus importantes de la Palestine méridionale. Ainsi l’attestent des lettres assyriennes, découvertes en 1887, à Tell-el-Amarna, en Egypte. — Vers cette même époque, quand les Hébreux entrèrent dans la terre de Chanaan, Jérusalem s’appelait Jébus, et elle était sous la domination des Jébuséens, qui en conservèrent la possession jusqu’après le règne de Saül. David s’empara de Sion, la citadelle des Jébuséens, placée, croit-on, sur l’Ophel, au sud-est de la ville. Puis il fit de Jérusalem sa résidence, et, bientôt après, la capitale de tout son royaume. Son fils Salomon y bâtit, sur le Mont Moriah, au nord-est de la ville, un temple magnifique en l’honneur du Très-Haut ; et il acheva les murs d’enceinte qui avaient été commencés sous David. Sous les rois de Juda, successeurs de Salomon, Jérusalem fut plusieurs fois dévastée en punition de ses crimes. Après la chute de Samarie et la ruine du royaume d’Israël, les rois de Juda, Ezéchias et Manassé, pour sé prémunir contre les invasions assyriennes, réparèrent les murs, amenèrent dans la cité par des canaux souterrains, les eaux de plusieurs sources et piscines des environs, et étendirent l’enceinte du côté du nord. Ce fut la seconde enceinte. Plus tard,

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