en 587, Nabuzardan, général de l’armée de
Nabuchodonosor, roi de Babylone, s’empara
de la cité sainte, brûla le temple et le palais
royal, renversa les remparts et emmena en
captivité à Babylone presque tous les habitants.
Dieu voulut cependant que Jérusalem
se relevât de ses ruines. En 536 un édit de
Cyrus, roi de Perse et maître de la Chaldée,
permit aux Juifs de rentrer en Palestine, de
rebâtir Jérusalem, et de relever le temple.
Ce fut Zorobabel qui jeta les fondements du
second temple. Soixante-dix ans plus tard,
vers 445, Néhémie releva les murailles de la
cité sainte. Puis, durant plus d’un siècle, les
Juifs vécurent en paix dans leur capitale
reconstruite. Mais après la mort d’Alexandre
(323), l’un de ses généraux, Ptolemée Lagus,
reçut en partage l’Egypte, et envahissant
la Palestine, se rendit, par ruse, maître de
Jérusalem. Dès lors, et pendant près de
deux cents ans, Jérusalem eut à souffrir tantôt
de l’Egypte, et tantôt de la Syrie, deux
états rivaux entre lesquels elle se trouvait
placée. En 164, Judas Machabée à la tête
des Juifs restés fidèles au vrai Dieu, vainquit
les généraux des armées de Syrie, s’empara
de la citadelle de Jérusalem, purifia le temple
qu’avaient profané les armées d’Antiochus
Epiphane, et restaura les murs de la ville.
Cent ans plus tard, Pompée rendit Jérusalem
et toute la Judée tributaires des Romains.
En l’an 40 avant J.-C., Marc-Antoine et
Octave nommèrent roi de Judée Hérode, fils
de l’Iduméen Antipater. Hérode eut à lutter
contre un descendant de Simon Machabée,
Antigone, qui s’empara de Jérusalem, mais
qui fut, à son tour, vaincu en l’an 37. Maître
de Jérusalem, Hérode y éleva des monuments
grandioses. Il fit d’abord construire un théâtre
et un palais royal. Puis il restaura le temple
qu’avait fait construire Zorobabel et l’orna
avec somptuosité. Cette restauration commencée
par Hérode le Grand, une vingtaine
d’années avant N.-S. ne fut terminée que sous
Hérode Agrippa II, l’an 64 de notre ère,
6 ans seulement avant le grand siège et les
derniers jours de Jérusalem. Hérode le Grand
eut pour successeur Archélaüs. Puis Jérusalem
fut administrée par de simples gouverneurs,
entre autres Valérius Gratus (15-26),
Ponce-Pilate (26-36). En 42, Agrippa 1er,
petit-fils d’Hérode le Grand, fut proclamé par
l’empereur Claude, roi de toute la Palestine.
C’est lui qui entreprit les travaux de la troisième
enceinte, rendue nécessaire par les
agrandissements de la ville. L’un de ses
successeurs, Gessius Florus, simple procurateur
romain, ayant fait massacrer, l’an 66,
plusieurs milliers de Juifs, provoqua un terrible
soulèvement. Titus, fils de Vespasien,
fut chargé de réprimer la rébellion. Après
un siège de sept mois, la ville fut emportée
d’assaut. Un incendie détruisit le temple,
et Jérusalem fut rasée jusqu’au sol.
Ainsi s’achève l’histoire de la Jérusalem biblique.
2o Topographie. Jérusalem s’élève comme un promontoire entre deux profonds ravins qui la ceignent à l’est et à l’ouest et se rejoignent au sud-est : la vallée du Cédron au levant, et la vallée d’Hinnom au couchant et au midi. Une dépression de terrain, autrefois beaucoup plus accentuée, et parallèle au Cédron, le Tyropæon, partage la ville en deux parties : à l’ouest la ville haute, qui a pris depuis longtemps, mais à tort, le nom de Sion ; à l’est une colline plus allongée qui comprenait le temple et la cité de David et était le vrai mont Sion.
L’enceinte de la cité au temps de Jésus-Christ était assez différente de sa situation actuelle. La ville s’est accrue au nord d’une étendue à peu près égale à celle qu’elle a perdue au sud. Le rempart du nord correspond à peu de chose près au mur d’Agrippa ; la muraille du sud depuis Adrien a laissé en dehors de l’enceinte une partie du mont appelé Sion. Au temps de Jésus-Christ, elle embrassait toute cette colline et, se dirigeant vers l’est, elle enveloppait la colline d’Ôphel jusqu’à l’extrémité sud-est du temple. Au nord, l’enceinte ne comprenait pas le Golgotha, mais, à cette hauteur, le rempart se coupant à angle droit en était éloigné de moins de cent mètres, au sud et à l’est de cette colline ; il tournait et se dirigeait ensuite dans la direction de l’Antonia.
Les principaux édifices qui intéressent l’histoire du Nouveau Testament sont : a. Le Temple (voir Temple). — b. La citadelle bâtie par Jean Hircan et connue alors sous le nom de Baris, « forteresse », puis agrandie et embellie par Hérode en l’honneur de Marc-Antoine et appelée pour ce motif Antonia. Située au nord-ouest de l’esplanade du temple sur un rocher escarpé de 27 mètres de hauteur, flanquée à ses quatre angles de hautes tours dont la plus rapprochée du sanctuaire avait 36 mètres d’élévation, elle dominait le lieu saint et la ville. Une garnison romaine y résidait. C’est dans cette forteresse que S. Paul fut conduit après l’émeute excitée contre lui dans le temple (Act. xxi, 34-37 ; xxii, 24 ; xxiii, 10). Des degrés de l’escalier qui descendait sur l’esplanade, il s’adressa au peuple pour se justifier (Act. xxi, 35). On croit généralement que le prétoire de Pilate où fut conduit Jésus dans sa passion (Matth. xxvii, 25), était dans cette forteresse. — c. Le palais d’Hérode, magnifique construction de marbre, entourée de hautes murailles, était situé près de la porte de Jaffa. C’est là, croit-on, que résidait Hérode Antipas et où Jésus aurait été renvoyé par le procurateur. Cependant Hérode aurait pu habiter au palais des Asmonéens, prés du Xyste. — d. Au sud-ouest de la ville se trouvait le Cénacle. Ce fut, après l’Ascension, le premier sanctuaire de