Page:La Sainte Bible, trad Crampon, édition 1923.djvu/900

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de corruption et d’infidélité, de révolte et de parjure, 26de persécution des gens de bien, d’oubli des bienfaits[1], de souillure des âmes, de crimes contre nature, d’instabilité dans les unions, d’adultère et d’impudicité. 27Car le culte des idoles sans nom est le principe, la cause et la fin de tout mal. 28Leurs divertissements sont de folles joies, et leurs oracles, des mensonges ; ils vivent dans l’injustice et se parjurent sans scrupule. 29Comme ils mettent leur confiance en des idoles sans vie, ils n’attendent aucun préjudice de leurs parjures.

30Mais un juste châtiment les frappera pour ce double crime : parce que, s’attachant aux idoles, ils ont eu sur Dieu des pensées perverses, et parce qu’ils ont fait par fourberie des serments contre la justice, au mépris[2] des plus saintes lois. 31Ce n’est pas la puissance des idoles par lesquelles ils ont juré, c’est le châtiment dû aux pécheurs qui atteint toujours la prévarication des impies.


5. Chap, xv, 1-6 : Israël a eu le bonheur de ne pas subir la séduction des idoles.

Mais vous, ô notre Dieu, vous êtes bon, fidèle et patient, et vous gouvernez tout avec miséricorde. 2Lors même que nous péchons, nous sommes à vous, connaissant votre puissance ; mais nous ne voulons pas pécher, car nous savons que nous sommes comptés parmi les vôtres. 3Vous connaître est la justice parfaite, et connaître votre puissance[3] est la racine de l’immortalité. 4Nous n’avons pas été égarés par l’invention d’un art funeste, ni par une figure barbouillée de diverses couleurs, vain travail d’un peintre : 5objets dont l’aspect excite la passion[4] de l’insensé, qui s’éprend pour la figure inanimée d’une image sans vie. 6Affectionnant le mal, ils sont dignes de telles espérances, aussi bien ceux qui les font que ceux qui les aiment ou les adorent.

6. Chap, xv, 7-13 : Culpabilité de celui qui se livre à la fabrication et au commerce des statues.

7En effet, voici un potier qui pétrit laborieusement la terre molle ; il façonne chaque vase pour notre usage, et de la même argile il fait des vases qui sont destinés à de nobles emplois, et d’autres à des emplois tout contraires, sans distinguer[5] nullement à quel usage chacun d’eux devra servir : c’est le potier qui en est juge. 8Ensuite, par un travail impie, de la même argile, il façonne une vaine divinité, lui qui, naguère fait de terre, retournera bientôt au lieu d’où il a été tiré, quand on lui redemandera son âme[6] qui lui avait été prêtée.

  1. 26. Oubli des bienfaits. Vulg. oubli de Dieu.
  2. 30. Au mépris des plus saintes lois, litt. de la sainteté.
  3. XV, 3. Votre puissance. Vulg la justice et votre puissance.
  4. 5. La passion, le désir, en lisant ὄρεξιν (Cod. Alex.) de préférence à la leçon ὄνειδος ;  : dont l’aspect tourne à la honte pour l’insensé.
  5. 7. Sans distinguer etc. Vulg. C’est le potier qui est juge de l’usage qui sera attribué à ces vases.
  6. 8. Quand on lui redemandera etc. M à m., quand il sera requis quant au prêt de son âme.