CHAPITRE XL
1. Et le Seigneur, continuant, dit à Job, à travers la nuée :
2. Nullement ; mais ceins-toi les reins, comme un homme. Je vais te questionner, réponds-moi :
3. Ne refuse pas mon jugement. Pensais-tu que je te répondrais autrement, afin de te faire paraître juste[1] ?
4. Ton bras est-il comme le bras du Seigneur ? ta voix est-elle comme son tonnerre[2] ?
5. Revêts-toi de grandeur et de puissance ; orne-toi d’honneur et de gloire.
6. Envoie des anges dans ta colère ; humilie tout orgueilleux.
7. Éteins les superbes ; fais tomber soudain l’impie en pourriture.
8. Cache-les ensemble sous la terre, couvre leur front de honte ;
9. Je confesserai alors que ta main droite peut sauver.
10. Mais vois auprès de toi la bête[3] ; elle se repaît comme les bœufs.
11. Sa vigueur est dans ses reins[4] ; sa force, dans l’ombilic de son ventre.
- ↑ Triomphent de lui.
- ↑ Dieu continue d’humilier Job. La souveraine puissance du Seigneur doit lui faire attribuer la justice en dernier ressort. Celui qui a tout fait est lui-même la règle de ses œuvres.
- ↑ L’hippopotame ; peut-être l’éléphant. Cependant la description ne pouvant convenir parfaitement ni à l’un ni à l’autre animal, plusieurs saints docteurs ont vu dans Béhémoth, outre l’animal réel, un symbole de Satan, ce prince du mal. Job, persécuté par Satan, était la figure de Jésus-Christ persécuté par l’antique ennemi. Pour conclure le livre, Dieu demande à Job si c’est lui qui domine la puissance du mal, et la fait concourir à ses desseins en purifiant la vertu par la patience. Il donne ainsi le mot de l’énigme sans lever le voile, ni ôter le mérite de la foi.
- ↑ La force de Satan contre nous est dans la concupiscence.