Page:La Société nouvelle, année 8, tome 1, 1892.djvu/394

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L’homme est. pour la femme, un moyen : le but est toujours l’enfant. Mais qu’est la femme pour l’homme ?

Le véritable homme veut deux choses : danger et jeu. Cest pour cela qu’il veut la femme comme étant le plus dangereux dee jeux.

L’homme doit être éduqué pour la guerre et la femme pour le délassement du guerrier : tout le reste est folie.

Les fruits par trop doux — le guerrier n’en veut point. C’est pour cela qu’il veut la femme ; amère est encore la plus douce des femmes.

Mieux qu’un homme, la femme comprend les enfants, mais l’homme est plus enfantin que la femme.

Dans le véritable homme un enfant est cache : celui-ci veut jouer. Debout, vous autres femmes, découvrez-moi donc l’enfant dans l’homme !

Que la femme soit un jouet, ’pur et fln, semblable à la pierre prócieuee, rayonnant des vertus d’un monde qui n’existe pu encore.

Que le rayon d’une étoile brille dans votre amour ! Que votre espérance soit : à Puissé-je mettre au monde le superhommel n

Qu’il y ait de la vaillance dans votre amour ! Avec votre amour, poussez droit à celui qui vous inspire de la crainte !

Dans votre amour soit votre honneur ! En dehors de cela, la femme s’y connaît peu en honneur. Mais que ceci soit votre honneur, d’aimer toujours plus qu’on ne vous aime et de ne jamais être les secondes.

Que l’homme craigne la femme lorsqu’elle aime : alors elle est capable de tous les sacrifices et tout autre objet lui est sans valeur.

Que l’homme craigne la femme lorsqu’elle hait : car l’homme n’est, dans le fond de l’âme, que méchant là où la femme est mauvaise.

Qui la femme hait-elle le plus ? — Ainsi parla le fer à l’aimant : « Je te hais le plus, parce que tu attires, mais n’es point suffisamment fort pour tirer à toi. »

Le bonheur de l’homme se nomme : je veux. Le bonheur de la femme se nomme : il veut.

« Vois, à l’instant, le monde était parfait ! » — Ainsi pense chaque femme lorsqu’elle obéit de toute la force de son amour.

Et la femme doit obéir et trouver une profondeur pour sa eurfece. Surface est le sentiment de la femme ; un épiderme mobile et impétueux sur un bas-fond.

Mais le sentiment de l’homme est profond, son fleuve gronde dans des cavités souterraines : la femme pressent sa puissance, mais ne la comprend point.

Alors la petite vieille me répartit : « Bien d’aimables choses, a dit Zarathustra, particulièrement pour celles qui sont encore suffisamment jeunes