Page:La Tailhède - De la métamorphose des fontaines, 1895.djvu/19

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Un Faune accoutumé des luisantes rivières
S’en vient dès le matin disposant ses roseaux,
Et môle le chant clair des flûtes familières
Au clair de l’eau.


Musicien des bois et de la solitude,
La sereine splendeur des dieux est son étude,
Leur visible puissance étonne son esprit ;
Compagnon des bergers craintifs, il leur apprit
A réjouir l’autel du premier lait des chèvres,
Et dans l’ombre myrteuse à joindre sur les lèvres
Sa flûte pour des jeux dont Mycale est le prix.


Mais des monts d’Arcadie aux pointes d’émeraude,
Le glorieux archer Phébus lance les traits