Page:La Tailhède - De la métamorphose des fontaines, 1895.djvu/22

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Vos aïeux, aujourd’hui près du Styx habitants,
Témoins ainsi que moi de ces métamorphoses,
Sans les comprendre mieux sont morts depuis longtemps.
Quelques-uns, toutefois, surpris dessous l’écorce,
Ou de l’onde empruntant la sinueuse force,
Favorisés des dieux comme de leur fureur,
Soit maintenant rocher et soit maintenant signe,
Ont vu suivre la vie un élément plus digne
Du châtiment divin ou du même bonheur.


Narcisse a redouté cette voix incertaine
D’Écho plaignante au loin, servante de sa peine ;
Et qui, courbant les fleurs pour se désaltérer,
Comme elles s’est penché, mais de sa face humaine
Rien plus que sa pâleur ne reste à s’admirer.
Malheureux ! il buvait la chaleur insensée
Que versent dans ces lieux aux sources d’alentour