Page:La Tradition-tome 3-1889.djvu/354

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— Je vois que le parchemin brûle, mais que les lettres volent dans l’air.

— Ouvre la bouche, aspire la flamme pour que ton âme s’envole aussi. » Mais le rabbin répondit :

« Il vaut mieux que celui qui m’a donné corps et âme les sépare lui-même l’un de l’autre. »

L’exécuteur romain, qui avait tout entendu, parla à son tour au patient.

« Maître, dit-il, si j’ôte l’éponge qui couvre ton cœur et si j’active la flamme pour abréger les souffrances, pourrai je participera la vie future ?

— Oui, répondit le rabbin.

— Peux-tu le jurer ?

— Je le jure.»

Alors le bourreau enleva l’éponge, activa la flamme et l’âme quitta le corps du saint. Aussitôt l’exécuteur se jeta dans le brasier.

Alors on entendit une voix venant du ciel qui disait :

« Hanina ben Théradion et son bourreau entrent dans la vie éternelle. »



U FÊTE DU UC SAINT-ANDÊOL

Les journaux de la Lozère du 26 septembre rapportaient ce curieux usage :

c Autour du lac Saint-Andéol vient d’avoir lieu la fôte peut-être la plot ancienne de toutes celles du monde qui sont célébrées. « Les populations des envimns se sont réunies, selon l’usage, auprès da l’admirable pièce d^eau, considérée comme un lieu de vénéraUoD, comme une sorte do lieu suint.

« On a joué, chanté et dansé sur ses rives. On s^est baigné dans tes etnx et on y a ensuite jeté à l’envi des pièces de monnaie. « Des documents authentiques, et notamment l*histoire de Grégoire de Tours, représentent le lac Sainl-Andéol comme lo tombeau d’une sorte de cité lacustre dont rori ;j ;ine se perd dans la nuit des temps, mais dont une partie de riiistoire est connue ot réellement merveille :ise. t Li’s antiquaires qui le visitent ont tellement parlé de la riche collecUon numismatique dont il est pavé, qu’il est question du lo mettre à sec pour recueillir cette collection, et ({u^il n^y en a probablement pas pour longtemps avant que ce projet, quelque hardi qu’il paraisse, soit enUèrement mis à exëcuUon. » C. DE Warloy.