Page:La Vallée-Poussin - Bouddhisme, études et matériaux.djvu/47

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2. Jarâ est définie « vieillesse, blancheur des cheveux, rides, affaiblissement (samhani) de la vie, « ripening » des sens » (comparer Dîgha, ii, 305, Sam., ii^ p. 2, Warren, 238 sur la mort (1)) ; mais un sûtra fort intéressant, Sam. v, p. 217, exprime une opinion plus savante : « On vieillit pendant la jeunesse, on est malade eu pleine santé, on meurt tout en vivant : les sens s’altèrent «. La vieillesse est ainsi conçue philosophiquement comme « changement «, anyathâbhâva, vieillesse de tout ce qui est composé (cf. JFT8. 1893, p. 136) ; et on voit apparaître la notion de la « mort perpétuelle », de la « mort à chaque instant », ksanavinâsa, que la scolastique précisera (2).

3. La mort est la dissociation de l’organisme constitué à la naissance pour que les fruits d’un certain lot d’actions soient mangés dans des conditions et pendant un temps déterminés.

À la première pensée (pratisamdhicitta), succède une certaine pensée qui est la " partie maîtresse « de l’existence et reçoit le nom de bhavàhga ou bhavângasamùiil, " fondement de l’existence » : elle évolue en une série mentale ininterrompue et relativement homogène, « subliminale » et laissant place aux perceptions, etc. À la fin de la vie, elle disparaît en se transformant en « pensée de départ » (cyuticiita), « pensée de mort » {maranâmsika) (3).


(1) Il y a parfois mort sans vieillesse, par exemple pour les embryons et les dieux, « dont les corps ne vieillissent pas » (Nettipakarana, 23).

(2) Voir Slokavarttika, Sahdanityatddhikarana, 424 et suiv. — Des questions très complexes se posent ici. " Vieillesse n suppose « durée ». et la durée est inadmissible, d’après l’école Madhyamaka ; voir ci-dessous, p. 61.

(3) Voir l’article Death dans Hastings, IV 446b-449, et le Compendium de S. Z. Aung et Mrs Rhys Davids, s. voc. Death and bhavanga.