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des Tantras (1). — Aussitôt après la mort, ignorant ce qu’il faut prendre ou laisser (heyopâdeya) [avidyà], et en vertu des samskâras, la pensée [citta = vijñâna] revêt une forme corporelle (samràkâra) [par où il faut entendre le nàmarûpa], qui se munit des organes [sadàyatanà]. Ainsi constitué, l’être intermédiaire contemple les créatures, et, suivant que ses actions le prédestinent à telle naissance (humaine, animale), il voit certain couple embrassé : il entre en contact [sparsa] avec ce couple. Destiné au sexe mâle, il ressent plaisir et déplaisir [vedanâ], amour pour la femme, haîne pour l’homme. Daus son désir [trsnà], il pénètre par la tête de sou futur père, prend point d’appui sur sa pensée (laquelle est fixée sur l’acte sexuel), s’empare upsdci,na de l’orgaue du plaisir {sukhakàram) . — Il y a hJiava (c.-à-d. upapattihhava « état embryonnaire ») dès qu’il pénètre dans le sein maternel ; jâti après neuf ou dix mois.

L’antiquité et l’importance de cette théorie sont établies par divers témoignages. Sans la rattacher directement au Pratïtyasamutpâda, VAhhidhannaJcosa patronne l’opinion que le gandharva s’incarne par amour de la femme et jalousie de l’homme (et réciproquement suivant le sexe). Les symboles qui, dans les fresques d’Ajanta et les dessins tibétains, correspondent au sparsa et au bhava, doivent aussi être notés : sparsa = vir et mulier inter complexus ; bhava = une femme enceinte (2).

2 a. On connaît par les sources brahmaniques une théorie qui

(1) Voir Kern, Manual, p. 48, et le chap. xvi du Cajtdamahflrosanatantra, JRAS. 1897, p. 463 (‘ The Buddhist Wheel of Life from a new source ‘) et ‘ Une pratique des Tantras ‘, Actes du XP Congrès des Orientalistes, !, p. 241. — Comparer .1. Kirste, ‘ Das BuddhisticheLebensrad ‘, Album Kern, 1903, p. 74. — Sur le gandharva ou être à l’état intermédiaire voir Windiscti, Buddha’’s Geburt (Leipzig, 1908).

(2) Georgi, Alphabetum Tibetanum, (Romae, 1762) p. 486 ; Paulin de St Barthelemy, Systema brahmanicum [Romae, 1796) ; Waddell, JRAS., 1894, p. 367 (Buddha’s Secret from a sixth century pietorial commentary and Tibetan tradition ‘) and Laynaism (1895) p. 108 ; Barth, Bulletin des Religions de l’Inde, 1899-1902, iii, p12 (dans RIIR.) ; et Deux Notes sur le Pratityasamutpâda, Actes du XIVe Congrès des Orientalistes, i, p. 195. (L’interprétation des symboles adoptée par Waddell et ses informateurs tibétains est probablement erronée).