Page:La Vallée-Poussin - Bouddhisme, études et matériaux.djvu/55

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vijmna, graine, réagit : la soif l’arrose et riiumecte ; l’ignorance l’ouvre {avahirati) ; l’acte, tout ou l’eugeudraut avec la soif, fait office de champ. Ces quatre membres, avidyâ, tṛṣṇā, karman, vijñâna sont donc les quatre causes générales qui font « tenir ensemble » (samjhata) le Pratityasamutpâda (1).

Il n’est pas impossible de concilier cette vue plus profonde de la vraie nature du processus, avec la théorie canonique des douze causes successives. L’Abhidharma sanscrit résout le problème par la théorie du rratïtyasanuitpâda " statique )> (âvasthika), contrasté et combiné avec le Pratïtyasamutpâda « de relation » (sâmbandhika), c’est-à-dire montrant l’enchaînement des causes et des effets.

À tous les moments, sauf peut-être (d’après quelques-uns) au moment de l’incarnation, ce que nous appelons " être « (sattva) est un complexe oh e vijnàna occu)e l’emploi de régent, mais oii ne manquent pas les autres skandhas. Le Pratïtyasamutpâda peut être considéré comme l’énumération d’un certain nombre d’états {avastha) de ce complexe quinquénaire (cinq skandhas) et quaternaire (quatre éléments grossiers, mahàhhûta), — états consécutifs, qui reçoivent leur nom du caractère et du facteur qui dominent dans chacun d’eux (2).

L’idée première de cette conception est ancienne, car on ne peut en méconnaître les germes dans Majjhima, I, p. 266 ; et elle est certainement très raisonnable (3). Mais il était difficile de la préciser sans tomber dans l’arbitraire, et on peut penser que les définitions de V Ahhidharmakoàa sout quelquefois forcées. On a :

(1) D’après Sâlistamba cité Madhyamahavrtti, p. 566, Sihsâsamuccaya, p. 225 ; Oltramare, Douze causes, p. 42. Comparer Wenzel, Nâgârjuna’s Friendly Epistle, 50, 1Il [JPTS. 1886).

(2) dvddasa pfiHcaskandhihd avastha dvâdasâyigàni…. ….yatra yasya pràdhdnyam iatra tasya nirdesah.

(3) Comparer Oldenberg, Buddhœ p. 276. — L’exposé qui suit d’après Abhidharmakosa, iii, 21 suiv. C’est le système que Klaproth expose d’après des sources chinoises dans la note du Foe-koue-ki, p. 286 et suiv. (Paris, 183()) ; je lui emprunte les indications des années ipouv sparsa et suiv.