Page:La Vallée-Poussin - Bouddhisme, études et matériaux.djvu/60

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


§ IV. Divers problèmes relatifs au Pratītyasamutpāda




1. Pratītyasamutpāda en ordre inverse.


La formule du Pratītyasamutpāda, en termes de « suppression » (nirodha) : « de la suppression de l’ignorance, suppression des samskāras (= par la non production de l’ignorance, non production des saṃskāras) », remplace parfois la troisième noble vérité : « Voici, ô moines, la noble vérité de la suppression de la douleur, la suppression de la soif par un complet détachement (virāga)… ». Elle en diffère en ceci qu’elle place, si l’on peut ainsi dire, le « cran d’arrêt » de la marche en avant du développement des causes dans la suppression de l’ignorance, non dans la suppression de la soif.

Par le fait, là où il y a ignorance, il y a soif. Mais l’ignorance peut être supprimée au moment même et à l’occasion de la soif, comme on voit par Samyutta, iv, 87 : « De la vedanā, la soif, [mais] par la suppression de la soif grâce à un détachement complet, suppression de l’upādāna ». — Le plus souvent, c’est la souffrance, sentie ou prévue, qui détruit la soif par la terreur sainte (samvega) qu’elle produit (comparer JPTS., 1891, p. 93) ; la souffrance engendre la foi : « De la naissance, la douleur ; de la douleur, la foi {dukhhïipanisâ saddhà) ; de la foi, l’allégresse (prâmodya) ; de l’allégresse, la joie (prlti) ; de la joie, la confiance {praéràbdhi) ; de la confiance, le contentement (sukha) ; du contentement, la concentration (samàdhi) ; de la concentration,