Revata propose de s’en remettre à un jury ; il choisit quatre bhikkhus de l’Est (Sabbakāmin, Sāḷha, Kujjasobhita, Vāsabhagāmika), quatre de l’Ouest (Revata, Sāṇavāsin, Yasa et Sumana) ; il fait approuver en forme, par le Saṁgha, cette désignation. On adjoint aux arbitres, comme régulateur des sièges[1], un moine nommé Ajita, qui avait dix ans d’ancienneté et qui était à ce moment chargé de la récitation du Prātimokṣa.
§ 8. Revata, président, propose au Saṁgha, cette fois composé des huit délégués, d’entendre sur chacun des dix points l’avis de Sabbakāmin ; il interroge le vieillard qui condamne successivement les propositions des Vajjiputtakas en faisant appel aux règles du Vinaya, tantôt au Pātimokkha, tantôt aux Vaggas. — Comme de juste, Sabbakāmin, excepté pour les deux derniers points, se fait donner les explications que Revata lui-même a sollicitées de Yasa : « Pardon ! Du sel dans une corne (siṅgiloṇa), est-ce permis ? » — « Qu’est-ce que c’est, du sel dans une corne ? », demanda à son tour Sabbakāmin. — « Est-il permis de conserver du sel dans une corne afin de pouvoir l’employer plus tard, dans le cas où on n’aurait pas de sel sous la main ? » — « Non, cela n’est pas permis ». — « Dans quel endroit cela a-t-il été défendu ? — « À Sāvatthi, [comme il est dit] dans le Suttavibhaṅga». — « De quoi se rend-on alors coupable ? » — « De l’emploi de nourriture mise de côté »[2].