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car mon bonheur était partout, dans la fleur à peine éclose qui s’incline et dort mollement bercée par la fraîche haleine du matin, comme dans la goutte d’eau, perle brillante qui tremble et scintille sur sa corolle, dans un baiser de Marguerite comme dans le souvenir d’une bonne action. J’étais heureux, et le monde eût ri de moi, sans doute, car je n’étais qu’un enfant ; je ne savais qu’aimer et sentir, et si je cherchais à connaître, c’était pour aimer encore.

C. Vercos.


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REVUE MENSUELLE.
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Romans. — Poésies. — Paganini. — Lemercier, — Faculté des Lettres.


Un ouvrage sérieux, la Réalisation d’une commune sociétaire, d’après le système de Charles Fourier, par M. Gatti de Gamond, se distingue de la foule de nos romans nouveaux ; Marie d’Enambuc, par Saint-Arnauld (M. Charles Reybaud) ; Clara de Noirmont, par M. Marie de l’Épinay, etc.

Un de nos plus féconds romanciers, M. A. Ricard, vient de faire aussi paraître un nouvel ouvrage, sous ce titre bizarre : J’ai du bon tabac dans ma tabatière. Ce livre, comme presque tous ceux du même auteur, malgré des traces frappantes d’esprit et de talent, accuse trop de précipitation. L’écrivain abuse de sa prodigieuse facilité, et c’est avec raison qu’un critique lui faisait dernièrement cette remarque ingénieuse : « Oui, M. Ricard, vous avez du bon tabac dans votre tabatière ; mais c’est pour cela même qu’il ne faudrait pas l’éparpiller. »

— La critique a remarqué un volume de poésies, intitulé : Provence, par Adolphe Dumas, l’auteur du Camp des Croisés.