Page:La Variété, revue littéraire, 1840-1841.djvu/210

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Prends garde, et souviens-toi qu’il est dans toute chose
Quelque poison caché qui s’attache au bonheur ;
Et que semblable au ver qui flétrit une rose,
Bien souvent le chagrin nous dessèche le cœur.

Souviens-toi qu’ici-bas la plus riante aurore
Se termine parfois par un bien sombre jour,
Que tout plaisir humain n’est qu’un beau météore
Qui scintille un instant et s’éteint sans retour.

Mais puisse-tu long-temps méconnaître les larmes ;
Que chaque jour pour toi soit un jour de printemps ;
Puisse-tu conserver la candeur et les charmes,
Dont rayonne aujourd’hui ton âme de seize ans !